Des experts en relations internationales ont lâché l’expression « guerre froide » pour caractériser les tensions actuelles entre Washington et Pékin à propos de la pandémie de la covid 19.
C’est connu, l’administration Trump, encouragée par les analyses de certains think Tanks conservateurs ou néolibéraux, veulent « faire payer » la Chine la note très salée consécutive aux énormes pertes économiques et en vies humaines dues à la covid 19.
Parmi ces lobbies conservateurs ou néolibéraux, on peut citer la « Henry Jackson Society » (HJS), basée à Londres, qui dans un rapport publié fin avril 2020, a rendu responsables les autorités chinoises de l’expansion planétaire du nouveau coronavirus. La Chine y est accusée de n’avoir pas pris toutes les dispositions sécuritaires à propos des activités de recherches menées dans ses laboratoires de Wuhan d’où est parti le nouveau coronavirus. En outre, les autorités de Pékin, toujours selon le rapport de la HJS, auraient manqué de transparence dans la gestion de la covid 19 ; ce qui n’a ni limité la propagation de la maladie ni permis aux autres pays de prendre les dispositions pour s’en prémunir. La HJS et des journaux britanniques, fort de cette analyse, incitent littéralement les victimes de cette pandémie, les Etats, les entreprises, les particuliers, à poursuivre l’Etat chinois devant l’ONU, l’OMC, la Cour internationale de justice, la Cour internationale d’arbitrage et devant les tribunaux de Hong Kong, de Grande Bretagne ou des Etats-Unis pour sa responsabilité dans les pertes dues à la covid 19. Ces pertes sont évaluées par ces journaux entre 4000 à 6000 milliards de dollars américains.
Des rapports comme celui de la « Henry Jackson Society », tout comme les déclarations du professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, ont pu influencer grandement le président Donald Trump qui dès le mois de mars qualifiait l’agent pathogène de la covid 19 de « virus chinois ». Cette volonté des autorités américaines d’accabler la Chine à propos de cette pandémie s’est aussi matérialisée par un projet de loi introduit au Sénat à la mi-mai permettant au gouvernement Trump d’imposer des sanctions à l’Empire du Milieu s’il ne fournissait pas avant 6 mois « un compte rendu complet » sur la pandémie de la covid 19. Cette menace de sanction est la suite logique des déclarations inamicales quasi quotidiennes de responsables américains vis-à-vis de la Chine depuis février 2020 qui font dire à certains analystes qu’une nouvelle guerre froide est latente entre les deux grandes économies mondiales. On la redoutait, cette nouvelle guerre froide, depuis le déclenchement de la guerre commerciale entre les deux pays en 2018, deux ans après l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump.
Pourtant, on avait cru à une détente dans les relations entre les deux pays après la signature d’un accord commercial préliminaire au début de cette année. Il faut croire que non. La covid 19 est passée par là et la présidentielle américaine n’est plus loin. Rien d’étonnant alors que Donald Trump fasse feu de tout bois pour masquer « sa réponse tardive et chaotique à la pandémie ». Zéphirin Kpoda
