Reprise des cours : quel hygiène dans les petits marchés des écoles?
Comme on le sait, les cours ont repris ce lundi 1er juin pour les élèves des classes d’examen. Connaissant les mesures édictées pour lutter contre la pandémie de la Covid 19, quel constat peut-on faire de l’hygiène dans les petits marchés des écoles ? Réponse!
Installé depuis 6 heures du matin à son coin habituel, Hamidou Tapsoba ne se plaint pas trop du marché. Vendeur de pain aux brochettes devant le lycée Nelson Mandela, il estime que ce premier jour, les enfants ont suffisamment d’argent à dépenser. En effet, son kiosque est envahi par des jeunes adolescents qui commandent tour à tour, agglutinés les uns contre les autres comme s’ils avaient déjà oublié les mesures barrières édictées pour lutter contre la Covid 19.
Parmi les vendeurs de brochettes, un seul porte les masque. Pas de dispositif de lave main à l’horizon et pis, certains élèves, pour gagner du temps n’hésitent pas à mettre la main à la patte pour aider le vendeur sans se préoccuper de leur propreté.
Léila Séré, élève, élève en classe de 3e est venue acheter le pain. Contente de reprendre les cours, elle dit avoir quand même peur même si elle ne prend aucune mesure pour se protéger. Après le cours d’anglais, dans une classe de 53 élèves, la jeune fille a voulu profiter d’une heure creuse pour se restaurer. Sa camarade qui ne porte pas non plus le masque dit l’avoir oublié dans son sac. Après notre petite conversation, le groupe s’éloigne, l’air insouciant.
Pour le propriétaire du coin qui semble quand même satisfait, le marché n’est plus le même depuis le début de la maladie. En effet, sa clientèle s’étend aux passants qui ne s’arrêtent plus beaucoup compte tenu de la Covid19. “On avait ramassé nos cliques et nos claques mais, ne sachant où aller, on s’est résolu à rester. La maladie est partout. Alors où aller? “, S’interroge l’homme qui ne porte pas de masque et qui ne semble pas trop de soucier de contracter le coronavirus.
Lorsque nous lui rappelons les dispositions édictées par le ministère de la Santé, il nous avoue que ce n’est pas toujours facile de les respecter dans un pays comme le Burkina Faso.
Il est un peu moins de 10 heures, le moment prévue pour la récréation. Vendeuse de jus devant le lycée, Madina Compaoré n’est pas tout à fait satisfaite. Pendant qu’elle plonge ses mains ici et là pour servir les uns et les autres, celle qui ne porte pas de masque se réjouit de l’ouverture des classes même si elle se demande si le marché sera comme avant la fermeture des classes.
La jeune femme semblait s’en faire un peu trop pour rien. Comme on dit, plus de peur que de mal car, à la sortie des cours, les ados n’hésitent pas à se ruer sur ces petits kiosques dispersés sur le long de la route. A ce moment-là, plus de place pour les mesures barrières qui sont chantées sur toutes les chaînes depuis le début de l’épidémie au Burkina Faso. Les élèves se désaltèrent avec des gobelets qui sont rincés et utilisés pour servir d’autres.
A l’école Paspanga C où les élèves de CM2 sont rentrés après la récréation, le petit marché n’est pas fonctionnel. Selon les dires d’un groupe de jeunes au chômage depuis le début du couvre-feu, une seule femme était sortie avec quelques amuse-gueule. Mais compte tenu de la faible affluence, elle a plié bagages. “Peut-être qu’elle reviendra à midi”, lance un jeune de la bande.