Témoignages des proches : « J’ai connu Soulé quand il gérait le cyber de l’ABPAM »

Ancien camarade de classe de Soulé à l’UN/ABPAM, Bilgho Juste Baudoinne cesse de chanter les louanges de son ami. « En plus d’être intelligent, il est aussi très courageux. Se battre pour intégrer le système à un moment où la personne handicapée n’était pas acceptée avec son écriture braille, il fallait vraiment le faire », lance-t-il sur un ton admiratif. Président de l’association pour le développement des personnes handicapées visuelles Allah dari (créée en 1994), Omar Lougué est du même avis, lui qui a pu profiter des talents d’acteur de Soulé. En effet, jusqu’en classe de terminale, celui-ci a joué au sein de la troupe théâtrale Allah dari, permettant ainsi à ses camarades de suivre le parcours du combattant qui a été le sien. « Aujourd’hui, j’ai écrit un scénario sur cet ami de longue date et j’espère avoir un financement pour tourner ce film », nous a confié Omar Lougué, estimant que l’homme est un exemple. 

Ce n’est certainement pas Alphonse Zongo, élève autodidacte, qui dira le contraire. Victime lui aussi du même handicap, l’élève de première s’est tout de suite attaché à son mentor lorsqu’il l’a rencontré en 2011. A cette époque, le juriste était encore étudiant et gérait parallèlement le cyber-café de l’ABPAM. « On discute beaucoup, il est comme un grand frère pour moi, il me soutient, me donnent des conseils et j’espère un jour faire mieux que lui », dixit le vingtenaire qui dit avoir un vrai penchant pour le journalisme et plus particulièrement l’investigation.

Lobs numérique · Avis De Sibiri Barro Sur Soulé Au Plan Professionnel

Quant à son supérieur hiérarchique, il estime que Souleymane Ouédraogo est un don du ciel. « C’est au campus que je l’ai connu. J’ai suivi son parcours comme tous ceux de notre promotion. C’est quelqu’un qui inspire et qui donne de l’espoir. Moi-même étant une personne handicapée, vous comprendrez que le fait de voir Soulé se battre chaque jour à mes côtés ne peut que me donner la force d’aller de l’avant », a déclaré Sibiri Barro, directeur du Centre d’information, d’écoute et d’orientation en droits humains, cette structure chargée en partie d’accompagner les citoyens, qui se sentent violés dans leurs droits, à porter leurs réclamations.

Zalissa Soré