Société

Instances dans les établissements : les enseignants du privé appellent au boycott

Boycotter toutes les instances dans les différents établissements de tout le territoire national, c’est ce que prévoient les enseignants du privé, regroupés au sein d’une coordination nationale, laquelle a tenu une conférence de presse le 3 juin 2020. Pourquoi cette velléité, les conférenciers s’indignent d’une « situation désastreuse des enseignants du privé dans le contexte de coronavirus».

Les conférenciers du jour, le porte-parole, Amadou Tindano au centre

En à peine trois mois de création, c’est la deuxième fois que la Coordination nationale des enseignant-e-s du privé du Burkina (CNEP-B) convoque la presse. Principaux conférenciers, le président et porte-parole, Amadou Tindano, le secrétaire général, Mahamadou Diané et le coordonnateur régional du Centre, Brahima Kinda. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ordre du jour n’a presque pas changé. Selon le porte-parole de cette structure née dans un contexte de Covid-19, les travailleurs de l’enseignement privé se trouvent dans « une situation désastreuse ».

En clair, la coordination considère cette catégorie de travailleurs comme étant des oubliés dans le contexte de crise sanitaire. Depuis la première sortie médiatique, elle réclame notamment « l’accompagnement des travailleurs avec une allocation nécessaire pour toute la durée de la fermeture des établissements ; le maintien des contrats d’agents engagés comme permanents par lesdits établissements durant la période de fermeture et le paiement régulier de leurs salaires ; la régumarisation d’arriérés de paiement constatés dans certains établissements ». Mais rien ne fit, selon les conférenciers. Le doigt accusateur est pointé aussi bien sur le gouvernement, les promoteurs d’établissements que sur les responsables de l’Union nationale des associations de parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPESB).

https://soundcloud.com/lobs-numerique/mahamadou-diane
“L’école, actuellement, ne peut pas être considéré comme une usine qui n’arrive plus à vendre”

Du côté du gouvernement, la coordination ne sait visiblement plus à quel ministre se vouer : « Rémis Fulgance Dandjinou, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement a fait savoir lors d’un point de presse qu’il est prévu des mesures d’accompagnements pour les vacataires  d’établissements d’enseignement privé. Cette annonce a été faite avant même la création de notre coordination. Mais, le 15 mai, nous avons rencontré le ministre de l’Education nationale etv il n’a jamais été question d’un fond disponible », a expliqué Amadou Tindano.  Après que promesse ait été faite par le ministre Ouaro de voir, à ce sujet son collègue des finances, la coordination dit s’étonner que « le même ministre Ouaro dise sur un média de la place qu’il n’a aucun engagement avec les vacataires ».

Aux promoteurs, la Coordination dit avoir adressé des courriers, sans réponse en retour. Mais au même moment, révèle-t-elle, des ruptures de contrats s’opéraient sous le prétexte de « force majeure ». Cette situation considérée comme de l’injustice, la CNEP-B, selon les conférenciers, l’ont portée sans succès devant le président de l’UNAPESB. Au regard de la situation dépeinte, « il est objectivement impossible pour les travailleurs de victimes de multiples injustices de reprendre convenablement le chemin de l’école », a estimé le porte-parole du jour qui estime que leus différents acteurs sont simplement de mauvaise foi. Et d’appeler tous ses collègues du privé à boycotter toutes les instances dans les différents établissements ».

Bernard Kaboré

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