Politique

Ablassé Ouédraogo, président de la CODER : « Les préoccupations vitales du peuple sont autres qu’électorales »

La situation de la nation est plus que jamais « préoccupante ». C’est ce qu’estiment Le Faso autrement, le Rassemblement pour un sursaut républicain (RSR) et l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). C’est pour parler de cette  situation déplorable que ces trois partis membres fondateurs de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) ont  rencontré la presse le 4 juin 2020. La solution à cette situation préoccupante, selon les conférenciers, ne peut passer que par la réconciliation nationale, un préalable aux joutes électorales.

Les animateurs de la conférence de presse

Cette conférence de presse a duré au moins une heure et demi. Ce long temps était sans doute nécessaire aux conférenciers pour finir de décrire dans les détails la situation nationale « préoccupante ». Dans cet exercice, ce sont les trois présidents de ces partis qui ont tenu tour à tour le crachoir : Ablassé Ouédraogo du Faso autrement, et président de la CODER, Me Hermann Yameogo de l’UNDD et François Kaboré du RSR.

« C’est une lapalissade de dire que le Burkina vit aujourd’hui dans une crise multidimensionnelle jamais connue de toute son histoire », a d’emblée signifié le représentant du Faso autrement. Une crise  dominée, dit-il, par deux guerres : l’une sécuritaire, marquée par le terrorisme et l’autre sanitaire, faite de covid 19. Mais une crise surtout amplifiée par la lutte syndicale, laquelle a principalement trait à l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs de la fonction publique.

Mais les partis organisateurs de la présente sortie médiatique ont foi que « la réconciliation nationale reste la solution à tous les problèmes actuels du Burkina ». Ils en veulent pour preuve cet appel que porte la CODER depuis sa création en 2016, relayé par l’Appel de Manéga, fin janvier 2019 et par les coutumiers à travers leur Déclaration du 10 janvier 2020. Toutefois, constatent les conférenciers, il y a « des tentatives insidieuses de rejeter ou de chercher à abjurer la réconciliation nationale ».

Alors que les élections législatives et présidentielle se profilent à l’horizon, cette réconciliation nationale devrait être un préalable, au risque d’avoir un « horizon politique fait d’incertitudes ». Et le patron du Faso autrement d’indiquer que « les plus grandes et vitales des préoccupations du peuple sont autres qu’électorales».

Lobs numérique · Me Hermann Yaméogo

Ce que le trio du jour a demandé comme préalable aux élections c’est, un dialogue inclusif. A ce propos, ils ont  souligné qu’il ne s’agit pas d’un dialogue uniquement ouvert à l’Alliance des partis de la majorité présidentielle, aux partis affiliés au Chef de file de l’opposition politique et à son cadre de concertation, mais un dialogue incluant d’autres parties prenantes, notamment avec le reste de la classe politique, la société civile, les syndicats, les coutumiers et les religieux. Pour Ablassé Ouédraogo : « Tant que le pouvoir s’entourera seulement du CFOP et de son cadre de concertation pour décider des questions nationales , il continuera de perpétuer l’exclusion dont il tire sa légitimité et il aura toujours la voix justificative à la tenue des élections, quoi qu’il en coûte au peuple ». C’est à boulets rouges que les conférenciers ont tiré sur le chef de file de l’opposition qui serait de mèche avec l’exécutif contre la volonté d’un dialogue inclusif. « Roch Kaboré et Zéphirin Diabré sont les deux malheurs du Burkina », a même fini par lâcher le président de la CODER.

Bernard Kaboré

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