Situation nationale : « Ce régime détient le record des dossiers sales… » (Le Balai citoyen)
A l’occasion d’une conférence de presse qui a eu lieu le jeudi 11 juin 2020 à Ouagadougou, le Balai citoyen s’est prononcé sur les élections couplées de novembre prochain.
Sans occulter la situation sécuritaire difficile, le Balai citoyen estime que, par principe, le calendrier électoral doit être respecté. C’est plutôt sur les conditions de la tenue des scrutins que la classe politique, la société civile et l’ensemble des forces vives doivent impérativement se retrouver pour engager des discussions pour l’intérêt supérieur de la nation. C’est ce qu’a indiqué Eric Ismaël Kinda, l’un des porte-paroles de ce mouvement qui a joué un rôle majeur lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Le conférencier a, par la même occasion, invité le gouvernement à créer les conditions de ce dialogue national en vue de l’organisation d’élections crédibles et inclusives. « Ne pas tenir les élections à bonne date reviendrait à capituler face au terrorisme et à créer les conditions d’une crise institutionnelle et d’un désordre politique », a-t-il soutenu.
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A propos de la crise sécuritaire, le Balai citoyen pense que le problème ne vient pas de l’incompétence des officiers mais de la qualité des moyens (équipements et prime), de l’organisation (déploiement, localisation, etc.) et des décisions politiques du régime actuel, dénonçant ainsi les tergiversations concernant les dotations en armement alors que, « paradoxalement, ce sont des civils, appelés Volontaires pour la défense de la patrie, qui sont armés ». Sans vouloir remettre en cause le principe de l’institution des VDP, les membres de cette organisation trouvent leur encadrement insuffisant. En effet, les quatorze jours de formation, selon eux, ne garantissent pas qu’ils puissent se départir de l’esprit de vendetta surtout que des bavures leur sont attribuées par des structures de lutte et de défense des droits humains. Ils invitent donc la hiérarchie militaire à revoir les modalités d’enrôlement et d’encadrement des VDP
Fondé en 2013 par le musicien de raggae Sams’K Le Jah et le rappeur Serge Bambara dit Smockey, le mouvement de la société civile a également évoqué ce qu’il a intitulé « les acteurs du régime au cœur de délits économiques». Entre l’affaire dite de charbon fin que « certains tentent par tous les moyens d’étouffer » en passant par ce qu’elle appelle les folles dépenses du maire de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, le collectif, qui s’inscrit dans la mouvance sankariste, n’a pas manqué d’interpeler les autorités sur la mal gouvernance : « Comment peut-on demander au peuple de se serrer la ceinture alors que les princes du jour ne montrent pas l’exemple », s’est interrogé le porte-parole du mouvement.
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Le Balai citoyen dont le nom fait écho à la volonté de ses membres de nettoyer le pays de la corruption, a également dénoncé la politisation de l’administration publique, évoquant ainsi le don que les militants de la cellule MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) du ministère de l’Eau et de l’Assainissement aurait fait au personnel dudit département. « Le communiqué publié sur la page Facebook du ministère le 15 mai 2020 constitue la preuve que des cellules ou des bureaux politiques sont encore actifs dans de nombreux départements ministériels au mépris du statut général de la fonction publique… », a déclaré le conférencier du jour.
Zalissa Soré
