Conseil municipal de ouagadougou : une session ordinaire pas du tout ordinaire
C’est une session du conseil municipal des moins ordinaires qu’ont vécu les conseillers communaux de la capitale ce 22 juin 2020 au palais de la culture Jean-Pierre Gingané. En effet, elle a été émaillée d’incidents qui ont nécessité l’appel de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui a fait usage de gaz lacrymogènes pour ramener le calme. La cause de ces troubles est la contestation de l’ordre du jour de la session par des élus de l’opposition.
A cette session du conseil municipal, il y avait trois principaux points à l’ordre du jour : l’examen et l’adoption du budget supplémentaire, l’examen et l’adoption de projets relatifs au Fonds Permanent pour le Développement des Collectivités, l’examen et l’adoption des comptes administratifs gestion 2019 de la commune de Ouagadougou.
Ceux qui s’attendaient à la tenue d’une session sans incidents ont dû vite se raviser, tant elle a été perturbée à ses débuts avec jet de gaz lacrymogènes. Tout est parti de la validation de l’ordre du jour. Les élus de l’opposition ont souhaité que certains points soient purement et simplement retirés. Le motif avancé, l’actualité marquée par une polémique et un dossier en justice lié à l’achat de 77 véhicules pour le compte de la commune et dans laquelle le maire de la capitale, Armand Béouindé est pointé du doigt. Ce dernier qui présidait la session n’ayant pas voulu modifier l’ordre du jour, la réponse des frondeurs n’a pas tardé : ils ont usé de youyous et de coups de sifflets pour exprimer leur mécontentement.
Pour ramener le calme afin que la séance puisse se poursuivre, les forces de l’ordre ont dû intervenir à coups de gaz lacrymogènes, vidant ainsi la salle d’une partie des conseillers municipaux. Pour les élus de l’opposition qui avaient par ailleurs noté que l’accès à salle a été refusé à des citoyens ordinaires alors même que la session est publique, la parole leur a été refusée sans la manière. Qu’à cela ne tienne, les points à l’ordre du jour ont été examinés et adoptés par 134 votants sur 254 élus que compte le Conseil, un nombre bien au-dessus de la réalité des conseillers présents, selon les frondeurs. « Nous avons fait appel à un huissier. Ce dernier a constaté qu’il y avait cent personnes au total dans la salle indépendamment de leurs fonctions. Sur ces cent personnes, si on soustrait les forces de l’ordre et la vingtaine de directeurs généraux, le quorum ne saurait être atteint », a fait savoir Nathanaël Ouédraogo du groupe municipal Union pour le progrès et le changement (UPC). Et d’ajouter que l’opposition municipale ne compte pas s’arrêter là. Outre une motion de censure prévue contre l’édile de la capitale, elle prévoit saisir la justice pour demander l’annulation des délibérations de la session du conseil municipal de ce 22 juin.
A ces incidents du jour, le maire Béouindé a réagi en ces termes :« Ce que nous avons fait c’est pour la construction d’écoles. C’est pour appeler nos amis de l’opposition à la raison en leur disant que la politique politicienne arrive. Bientôt, il y aura des élections, on pourra tous aller en campagne. Et ceux qui sont intéressés pourront dire ce qu’ils veulent. Ici, ce n’est pas de la politique, mais du développement ».
Bernard Kaboré
Ce n’est ni la mouvance présidentielle ni l’opposition qui va prendre en otage le développement de la commune ! Laissez les juges faire leur travail dans le dossier du marché de 77 véhicules et faites le votre ! Le peuple n’est pas aussi ignorant que vous le pensez et en Novembre, nous allons voter celui qui fait notre affaire ! Peut-on aujourd’hui nous dire que les conseillers municipaux de l’opposition n’ont pas voté pour ce dossier d’achat des 77 véhicules, qu’il n’y a pas eu de commission d’attribution de marché avec l’ensemble des PV et le contrat signé par divers responsables techniques de la mairie et des ministères ? Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles. Faut pas distraire les gens avec de faux dossiers. Ça suffit maintenant !