Affaire Béouindé : « Le maire devrait rendre le tablier pour faciliter les procédures d’enquête » Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC
Incarcération de l’ex ministre de la Défense, Jean Claude Bouda, pour délit d’apparence et blanchiment de capitaux, le procès du recrutement frauduleux au sein de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’interpellation et le dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) d’un magistrat et d’un particulier pour tentative d’escroquerie du bourgmestre de la capitale politique du Burkina Faso. Ce sont là les principaux sujets qui étaient à l’ordre du jour de la conférence de presse qu’a initié le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), ce jeudi 25 Juin 2020.
Au cours de cette rencontre avec la presse burkinabè, l’institution de lutte contre la corruption aux Pays des hommes intègres a tenu d’abord à rappeler le fond des dossiers cités ci-dessus avant d’apporter ses appréciations.
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Sur le dossier qu’on peut désormais appeler ‘‘affaire Béouindé’’, le RENLAC, tout en félicitant le procureur du Faso sur le déroulement de la procédure « avec notamment l’arrestation et l’incarcération du magistrat Narcisse Sawadogo et d’Alassane Bagagnan », a en outre exhorté la justice à ne pas oublier “l’affaire authentique” qui serait, selon le REN-LAC, l’achat de 77 véhicules par le maire de Ouagadougou par des procédures « non légales ». Le REN-LAC, au cours du point de presse, a porté à la connaissance des journalistes qu’il se constituera partie civile dans l’affaire « afin de contribuer à son élucidation ».
Interrogé sur la position du REN-LAC concernant la demande, par une certaine opinion burkinabè, de destitution de l’édile de la capitale, Armand Beouindé, car “trop impliqué dans l’affaire”, le secrétaire exécutif pense plutôt que ce dernier doit, d’initiative démissionner pour se mettre à la disposition de la justice. « Pour une autorité de sa trempe et vue la gravité des faits, il aurait fallu que le maire lui-même rende le tablier afin de faciliter les procédures d’enquête. Il ne faut pas qu’il attende un mandat d’arrêt de la justice pour maintenant démissionner ou se voir destituer », a en effet déclaré Sagado Nacanabo. Par ailleurs, pour lui, pendant que le dossier est en instruction à la justice et lui étant impliqué est toujours maire, il n’est pas exclu que, de par sa fonction, il puisse refuser de donner des informations importantes pour l’enquête mais susceptibles de lui nuire ».
Le REN-LAC, au cours de ce point de presse, a tenu à rendre un vibrant hommage aux acteurs judiciaires « honnêtes qui abattent un travail colossal dans un contexte difficile pour traquer les auteurs de crimes économique ».
Mention spéciale a été également faite aux journalistes d’investigations qui joueraient, selon le réseau, un véritable rôle de « chien de garde » de la démocratie et de la bonne gouvernance au Burkina Faso. Et ce, « en dépit de l’environnement socio-économique précaire » et l’environnement politique et institutionnel du pays « qui ne facilite pas toujours l’accès aux sources d’informations administratives ».
Boris Anicet ZONOU