Fonds de soutien aux artistes : « Nous avons saisi le REN-LAC pour auditer le BBDA »
Du Fonds exceptionnel de solidarité (FES) initié par le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) à la cagnotte de 1,25 milliards de F CFA promis par le ministère de la Culture, la gestion sous covid-19 du secteur culturel n’est pas du goût du Syndicat national des musiciens du Burkina, SYNAMUB, qui crie à l’opacité. « Nous avons saisi le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) pour auditer le BBDA », a informé le SG de ce syndicat, Almamy KJ, lors d’une conférence de presse tenue ce 2 juillet à Ouagadougou.
Ce n’est pas la première fois que le SYNAMUB plaide devant la presse pour des mesures d’accompagnement en faveur des acteurs culturels, particulièrement des artistes musiciens, pendant la pandémie de la covid-19. On se rappelle que c’est en réponse à ces interpellations, que le Bureau burkinabè du droit d’auteur a mis en place le FES.
Aujourd’hui, ce fonds, d’un montant de 150 millions, qui devaient être repartis à l’ensemble des créateurs affiliés au BBDA est source de discorde. « Dès l’entame, notre position en tant que syndicat était claire. Elle consistait à demander au BBDA une gestion transparente du fonds en justifiant la fin de l’opération par la publication de la liste exhaustive et nominative des bénéficiaires. Au lieu de cela, le BBDA a préféré édicter des critères discriminatoires, ultra-sélectifs et exclusifs », a expliqué le principal animateur de la conférence, Almamy KJ. Il a donné en exemple la décision d’exclure les artistes fonctionnaires des bénéficiaires du FES qui n’est pas fondée sur des critères scientifiques mais plutôt aléatoires.
Almamy KJ à propos du fonds de 1,5 milliards promis par le ministère de la Culture
Le SYANUB est par ailleurs convaincu que le BBDA a délibérément refusé de publié la liste exhaustive et nominative des bénéficiaires, et cela pour « camoufler une gestion peu orthodoxe du FES ». A ce sujet, le secrétaire général du SYNAMUB a fait savoir que le REN-LAC a été saisi pour un audit de la nationale des droits d’auteur. Au-delà de l’institution, c’est la tête du directeur général, Wahabou Bara, que réclame le syndicat, qui évoque à cet effet, l’article 26 du règlement intérieur du BBDA. Cette disposition, selon les conférenciers, interdit aux créateurs affiliés à l’institution d’être à la fois conseil juridique, employé ou mandataire dans son administration. « Sur la base de cet article, Wahabou Bara a occupé illégalement et illégitimement la fonction de directeur général depuis sa nomination à nos jours car son statut de créateur est incompatible avec le poste occupé », a martelé Almamy KJ.
Bernard Kaboré
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