Fonction publique : des avantages dégraissés chez les magistrats
Les magistrats burkinabè perdront quelques avantages du fait de leur statut. C’est ce qu’a décidé le Conseil des ministres en sa séance du 8 juillet 2020, dont le point a été fait par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou.
Le gouvernement a donné, le gouvernement a repris, peut-on dire pour ironiser sur la décision du Conseil des ministres de retirer certains avantages aux magistrats. Car, on se rappelle, cette catégorie de fonctionnaires avait bénéficié d’un relèvement de leurs salaires dès l’installation du pouvoir actuel. Cette fois, ce sont des indemnités qui seront dégraissées pour nombre de magistrats. Selon le porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, deux décrets ont été adoptés à ce sujet. Le premier, dit-il, régularise une situation dans laquelle les magistrats des hautes juridictions percevaient des indemnités en deçà de ce qu’ils pouvaient attendre. Le second décret vient modifier un autre et restreint un certain nombre d’avantages tels que le droit au personnel de maison. Désormais, ce droit n’est réservé qu’à une catégorie de magistrats ; le décret y relatif supprime également la formule supplétive qui veut que si un magistrat ne dispose pas d’un personnel de maison, qu’il bénéficie d’une indemnité compensatrice.
« Aucun document de l’Assemblée nationale ne nous a été transmis »
Le droit au véhicule de fonction ou d’un véhicule affecté est aussi restreint. Ce droit est désormais réservé aux présidents de cours d’appel, les procureurs généraux et les commissaires du gouvernement près des cours, a expliqué Rémis Dandjinou. Dorénavant, les magistrats percevront également moins d’argent pour leur déménagement pour cause d’affectation. Au lieu de 2000 F CFA le kilomètre, ils devront se contenter de 20 FCFA comme les autres fonctionnaires. Quid de la prime d’investigation ? Elle est désormais réservée aux magistrats en juridiction, en service à l’administration de contrôle du ministère de la Justice et en service au secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature.
Autre sujet important évoqué par les hommes de médias à ce point de presse du gouvernement, la grogne sociale née de l’extension de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS). Alors que les syndicats sont sur l’option de descendre à nouveau dans la rue après une trêve sociale, le ministre porte-parole du gouvernement est plutôt pour la reprise du dialogue, invitant les différents acteurs à la table de négociations.
Sur la question de la transmission d’un rapport de l’Assemblée nationale, évoquée par des médias, en vue du découplage du double scrutin (présidentielle et législatives) du 22 novembre prochain, Rémis Dandjinou a fait savoir que le Conseil n’as pas encore reçu le rapport en question. « C’est une prérogative du Parlement, s’il vient la soumettre au gouvernement, ce dernier avisera », a-t-il conclu.
Bernard Kaboré