Politique

Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong : Explication de textes à l’Ambassade de Chine à Ouaga

Après plusieurs mois de tractations, la loi sur la sauvegarde de la sécurité nationale dans la région administrative spéciale de Hong Konga a finalement été votée le 30 juin 2020. Il n’en fallait pas plus pour que les réactions fusent de l’extérieur, notamment de pays occidentaux qui crient au forfait et menacent Pékin de sanctions. A Ouagadougou, l’Ambassade de Chine a organisé une rencontre d’échanges avec la presse pour donner le point de vue de son pays sur ce sujet. C’était le 9 juillet 2020 dans les locaux de l’ambassade.

Représentants de l’Ambassade et leurs invités du jour lors des échanges

A l’origine, Hong Kong est une région chinoise, avant d’être occupée par les Britanniques en 1842 à la faveur de la guerre dite de l’opium, puis rétrocédée à la Chine en 1997. Pendant plus de 150 ans donc, cette région du sud-est de l’Empire du milieu est restée indépendante du système de gouvernance de l’Etat central, avant d’être érigée en Région administrative spéciale, se faisant ainsi définir par le vocable « un pays, deux systèmes ».

Ce rappel historique a servi de mise en bouche à la présente rencontre d’échanges entre des représentants de l’ambassade de Chine au Burkina et la dizaine de journalistes et membres d’associations conviés pour l’occasion. Outre ce petit cours d’histoire sur la région donné par le premier secrétaire de l’Ambassade, Luo Xiaoqui, deux communications ont également été faites au préalable, à l’intention de ceux que le conseiller politique, Xu Fei, avait considérés comme des éclaireurs de l’opinion publique.

Selon Liu Yi, les violences à Hong Kong sont en partie nourries par l’ingérence extérieure

La première a principalement porté sur le fondement de la loi d’extradition, les violences qui ont émaillée son processus d’amendement ainsi que les conséquences économiques qui en ont résulté. Liu Yi, auteur de cette communication est partie du contexte de 2018 où un jeune hongkongais assassine sa copine pendant leur voyage en Taïwan et se réfugie à Hong Kong. Il ne peut être jugé pour meurtre commis à Taïwan, et ne peut non plus être extradé par manque de coopération judiciaire entre la région administrative spéciale et Taïwan. Pour combler les lacunes judiciaires, la cheffe de l’Exécutif de Hong Kong soumet, en avril 2019, un projet de loi au Conseil législatif hongkongais, afin que l’extradition puisse couvrir plus de région. Une pilule qui ne passe pas puisque ce projet de loi est contesté et a engendré des violences par  des Hongkongais dits pro-démocraties.

Conséquence, l’économie, jusqu’alors croissante, a chuté de 1,2%. En octobre 2019, le projet de loi est finalement annulé. Mais les violences n’ont pas cessé, a fait noter Liu Yi qui a fait le parallèle à de l’ingérence extérieure, une influence survivante de la colonisation et des lacunes dans la loi fondamentale hongkongaise. D’où le vote de la loi sur la sauvegarde de la sécurité nationale à Hong Kong, entreprise par le gouvernement central.

« Certains pays ont encore une mentalité colonisatrice »

Sujet de la dernière communication, laquelle a été, livrée par le porte-parole de l’ambassade, Bowei Wang, la loi sur la sécurité nationale a été adoptée le 30 juin 2020 par l’Assemblée populaire chinoise. Mais depuis, elle suscite une vague de polémique. En clair, certains pays d’Occident comme la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’approuvent pas cette loi, jugée notamment liberticide. « Pourquoi la polémique ? », s’est interrogé Bowei Wang dans sa communication. Et la réponse est sans appel, il y une volonté extérieure de contrôler des affaires intérieures de la Chine : « une mentalité colonisatrice ».

Le conseiller politique de l’Ambassade, Xu Fei, lui, a comparé la Hong Kong à une chambre non sécurisée dans une maison, cette maison qui est la Chine. ‘’Le propriétaire veut mettre un antivol dans la chambre non sécurisée et des gens à l’extérieur en font un problème’’, a-t-il ironisé.

Si l’Ambassade tient cette rencontre d’échange avec les ‘’éclaireurs de l’opinion », c’est pour donner un autre son de cloche sur cette actualité, elle qui estime que les faits tels que présentés le plus souvent par certains médias occidentaux tendent à incriminer l’Empire du milieu et ne collent totalement à la réalité, comme avait souligné Xu Fei. Certains participants à la rencontre, pour leur part, ont salué l’initiative de ces échanges que l’ambassade veut désormais réguliers.

Bernard Kaboré

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