Dans le 11e arrondissement de Ouagadougou, franchir le pont reliant les quartiers Rayongo et Tanlarghin, après une grosse pluie, est un parcours de combattant. Tant, les eaux débordantes présentent des risques pour les usagers. C’était encore le cas ce 15 juillet 2020 après l’abondante pluie qui s’est abattue sur la capitale.
Issouf Bonkoungou habite le quartier Tanlarghin et fait du petit commerce au centre-ville. Après la pluie de ce 15 juillet, il ne pourra pas rejoindre ses étals à la première heure. Il devra attendre au moins trois bonnes heures. La raison ? Le pont qu’il doit franchir est submergé par l’eau courante, et il n’entend pas prendre des risques. Comme lui, de nombreux usagers de l’infrastructure ont opté de faire demi-tour face l’eau qui s’étendait à perte de vue. Des curieux prennent du plaisir à observer quelques rares personnes qui décident de… se jeter à l’eau, advienne que pourra. Elles prennent ce risque, quelques fois avec l’aide d’adolescents qui se proposent comme passeurs, moyennant quelques pièces d’argent.
A vélo, à moto, ou en voiture, les précautions sont tout de même de mise. Il faut y aller à pas de caméléon. Cycliste ou motocycliste, il faut se déchausser au préalable avant de pousser lentement son engin. « Pourquoi prendre autant de risques inutiles quand tout peut attendre ? », s’interroge un jeune homme après qu’une dame qui n’a pas observé cette précaution a vu le moteur de son engin s’éteindre en pleine traversée. Au fur et à mesure que la décrue s’annonce, le nombre de passants qui traversent le pont augmente.
Ce calvaire, les usagers de ce pont le vivent régulièrement, surtout lorsque les pluies sont bien installées en hivernage. En rappel, l’infrastructure a été inaugurée il y a cinq ans environ. De nombreux riverains qui la trouvent inadaptée à la situation géographique de la zone en appellent aux autorités municipales.
Bernard Kaboré
