Grande prière Tabaski à Ouaga : l’insécurité, la covid 19 et le sermon de l’imam Ouédraogo

Comme à l’accoutumé, des centaines de fidèles musulmans se sont retrouvés ce 31 juillet 2020 à la Place de la Nation  de Ouagadougou pour la grande prière de Tabaski. L’imam Abdalah Ouédraogo qui a dirigé cette prière a axé son sermon autour de plusieurs sujets, dont les dissensions au sein de la Communauté musulmane, la double crise sécuritaire et sanitaire, bref un message de paix et de bon vivre ensemble entre Burkinabè.

C’est sous une fine pluie qu’a débuté la grande prière de célébration de l’Aïd El Kebir à Ouagadougou. Cela n’a visiblement entaché en rien la mobilisation. Par en endroits, des plastiques ont été étalés avant de poser les  tapis. La présence de personnalités était remarquable. Au nombre de celles-ci, le Mogho Naaba, le ministre de l’Administration territoriale et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, l’archevêque de Ouagadougou, le Cardinal Philippe Ouédraogo…

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Dans son sermon, l’imam Abdalah Ouédraogo qui a dirigé la prière s’est attardé sur des thématiques d’actualité. A tout seigneur tout honneur, il a invité l’ensemble de ses coreligionnaires de la Communauté à l’union, des dissensions étant constatées depuis quelques jours au sujet du renouvèlement du bureau de la Communauté. Les bisbilles n’ont jamais résolu un problème, a indiqué l’imam Ouédraogo, exhortant les différentes parties aux discussions et à l’entente.

 Autre situation préoccupante, la crise sécuritaire. Celle-ci ayant entraîné des déplacés internes, le chef religieux a lancé, à leur égard, un appel à la solidarité nationale. Cette célébration se déroulant sous la menace covid 19, le respect des mesures barrières était aussi à l’ordre du jour, question de  bouter la maladie hors des frontières du Pays des Hommes intègres. En résumé, la présente célébration de l’Aïd El Kebir a pour maîtres mots la paix  et le vivre ensemble pour le Burkina. C’est à ce titre que le gouvernement suit avec intérêt les prières de tous les musulmans en ce jour, a indiqué le ministre Siméon Sawadogo qui a assisté à celle de la Place de la nation accompagné d’autres membres du gouvernement.

C’est aussi presque le même motif qui a valu la présence de prélats en ce lieu, selon le Cardinal Philippe Ouédraogo. Mais au-delà, cette présence est symbole d’amitié et de fraternité : « ce que le musulmans commémorent aujourd’hui, c’est le sacrifice d’Abraham qui est autant pour eux que pour les catholiques le père des croyants. Il a obéi à Dieu jusqu’à lui offrir son fils. » Et de souhaiter que cette célébration fortifie l’union entre croyants et entre citoyens pour une société réconciliée et dans une paix véritable et durable.

Bernard Kaboré