Elections 2020 au Burkina : SENS dans les starting-blocks
Tracer une ligne de rupture avec la mal-gouvernance, c’est l’ambition que s’est donné le Mouvement Servir et non se servir (SENS), l’un des derniers nés des formations politiques au Burkina. Ce 2 août, soit à quelque quatre mois de l’élection présidentielle, le Mouvement qui compte susciter et soutenir des candidatures indépendantes a été lancé à Ouagadougou.
L’information avait fait le tour de la toile et relayée par plusieurs médias : un mouvement politique dénommé « SENS » est né et lancera officiellement ses activités le 3 août à Ouagadougou, précisément au Centre national Cardinal Paul Zoungrana. Ça y est ; ce Mouvement est désormais sur les rails. Son lancement est intervenu en présence de plusieurs dizaines de ses membres et sympathisants. Composé essentiellement d’intellectuels et de leaders de la société civile, ce mouvement, à lire son manifeste s’est donné une ambition, celle de tracer une ligne de rupture avec la mal-gouvernance. Une ambition née du constat qu’une « gouvernance au rabais » caractérise le pouvoir actuel, plutôt venu se servir et non servir. Et ce n’est pas tout ! La gestion actuelle de l’Etat, lit-on encore dans le manifeste du SENS, est entachée par « un manque d’anticipation et un front social en ébullition qui engendre des tensions dans plusieurs secteurs de la vie publique, une paupérisation, le tout aggravé par un environnement sécuritaire très préoccupant ainsi que des menaces sur la cohésion nationale et le vivre ensemble ».
Que dit le SENS de la classe politique ? « Celle-ci, issue pour l’essentiel de la Rectification du 15 Octobre 1987, est à bout de souffle et en panne d’imagination, de créativité et de leadership. Elle a enterré les idéaux de la Révolution démocratique et populaire et favorisé la culture de la corruption, de l’indignité et du manque d’intégrité. Elle ne gouverne plus ; elle offre au peuple un spectacle d’une navigation à vue sans horizon viable, entrainant ainsi le pays vers le chaos ». Par les valeurs du patriotisme, de l’honneur, de l’intégrité et d’honnêteté, les militants du SENS croient être en mesure de relever les défis du développement du Burkina.
En ordre de bataille pour les consultations électorales
Le Mouvement, selon son coordonnateur, Me Guy Hervé Kam, se résume à un regroupement politique né de l’intention de Burkinabè restés très souvent à l’écart de la politique, au motif qu’elle est sale, pour impacter, par un engagement, cette scène politique et ce, à travers les prochaines élections.
De grandes figures de la politique et du panafricanisme en exemple
Pour le Burkina, le SENS dit détenir un projet de refondation aux chantiers immenses. Il s’agit notamment d’établir les conditions d’un bien-être équitable et respectueux des valeurs culturelles de vérité, de justice, d’équité, de solidarité et de patriotisme. Un Burkina moderne au service du bien-être collectif et individuel avec un Burkinabè nouveau au service du développement de son pays. Et cet Etat moderne passerait, entre autres, par un développement basé sur la souveraineté populaire, une démocratisation des pouvoirs exécutif et législatif à travers des exécutifs et des législatifs régionaux sous de nouveaux paradigmes de compétences et de responsabilités.
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Pour les prochaines consultations électorales, le SENS n’entend pas être en marge. Le mouvement, selon Me Kam, suscitera et soutiendra des candidatures indépendantes sur l’échelle du territoire pour que la voix de ceux qui sont toujours restés hors du jeu politique compte dans les instances de décision. Le SENS présentera-t-il un candidat à l’élection présidentielle du 22 novembre ? Son coordonnateur répond : « Notre ambition n’est pas de prendre le pouvoir pour le pouvoir. Notre ambition c’est de servir d’abord notre pays ; et dans cette démarche de construction, nous ne sommes pas encore convaincus que nous devons mettre la toiture de la maison avant la fondation. »
Bernard Kaboré