Que n’avons-nous pas déjà entendu sur les menstrues ? Qu’elles sont sales ? Sacrées ? Taboues ? Autant de qualificatifs qui compliquent la vie de certaines femmes, comme nous l’a expliqué le Dr Josette Somé, médecin gynécologue obstétricienne. Nous l’avons rencontré le samedi 8 août 2020 à Ouagadougou.
Même si les règles constituent un phénomène naturel chez la femme, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas bien vues dans certaines communautés, surtout dans les contrées africaines. En effet, dans certaines parties du Burkina par exemple, la femme qui a ses règles ne doit pas entrer dans la cuisine, ni toucher aucun ustensile de peur de souiller les repas. « Même le fait de parler à un homme ou de lui donner de l’eau à boire ne lui est pas permis. Pis, certaines n’ont pas le droit de partager le même lit que leur mari lorsqu’elles sont en période de menstrues », a indiqué le Dr Josette Somé.
Cependant, avec la modernisation, le sujet est de plus en plus mis sur la table et certaines associations ont décidé d’en faire leur cheval de bataille. Le but bien sûr est de briser le tabou et permettre une meilleure hygiène des menstrues, entre autres. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça marche car avec la nouvelle génération, on assiste à de nouvelles pratiques en termes de sexualité. Autrement dit, certains n’hésitent pas à avoir des rapports sexuels pendant les règles. Pour B.Z., un jeune mari de moins de trente ans, cela ne lui pose pas de problème à partir du moment où sa femme est d’accord.
Un point de vue que partage le Dr Josette Somé qui considère que les règles ne sont rien d’autres que l’évacuation de la couche superficielle de la muqueuse de l’utérus (l’endomètre) qui s’était constituée plus tôt durant le cycle menstruel pour accueillir un éventuel œuf fécondé. La gynécologue conseille néanmoins aux uns et aux autres de prendre des dispositions en portant un préservatif car la femme court le risque de tomber enceinte, surtout celles qui peuvent saigner pendant huit ou neuf jours. « L’ovulation peut en effet commencer à la fin des règles », a-t-elle expliqué.
En échangeant avec d’autres citoyens lambda, on se rend compte que les avis divergent. Pour les uns, la religion leur interdit d’avoir de telles pratiques, pour les autres, c’est une question d’inconfort. Il y a ceux aussi qui estiment qu’il est inutile de faire mal à une femme qui souffre déjà de la venue des règles. Il s’en trouve également des gens qui pensent que ce sont de tels agissements qui font que le monde court à la dérive.
Et vous, quel est votre avis sur la question et quel conseil pouvez-vous donner à ceux qui s’adonnent à de telles choses ? Votre avis nous intéresse. Veuillez donc nous envoyer votre point de vue à l’adresse mail zalissa.sore@lobspaalga.com ou commenter au bas de cette page. Nous allons publier les meilleures contributions.
