Modification du code électoral : « On verra si le peuple admettra cette fois-ci ce qu’il a rejeté en 2014 » (Pr Abdoulaye Soma)
La légitimité de son existence, la crédibilité de ses analyses et sa position sur le projet de modification du code électoral à moins de six mois des élections, voilà les points qui étaient au menu de la conférence de presse animée par l’Opposition non-affiliée (ONA), ce jeudi 13 août 2020 à Ouagadougou.
Le sujet qui a le plus déchaîné les passions des journalistes présents à ce point de presse a incontestablement été celui du projet de modification du code électoral, à moins de six mois des élections de novembre 2020. Là-dessus, le point de vue de l’ONA n’a visiblement pas changée depuis sa dernière déclaration que nous avions publiée le 11 août dernier. En effet, selon les explications du Pr Abdoulaye Soma, président de la conférence des présidents de l’ONA, les élections au Burkina Faso, législatives comme présidentielle, doivent se passer au suffrage universel pour être valides. « Mais, avec la crise sécuritaire, il sera compliqué, voire impossible, d’avoir ce suffrage universel. Pour éviter donc de compromettre la légalité des scrutins, nous avions suggéré de trouver des solutions pour qu’ils soient conformes à la Constitution », a rappelé le président du Soleil d’avenir, qui reste conscient de la nécessité, dans ce cas-là, de modifier le cadre juridique de la validation des élections.
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Pour le constitutionnaliste, le problème réside dans le fait que les modifications ne peuvent se faire, à moins de six mois des élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques (Lire article 37 de la Constitution). Et par large majorité, le conférencier veut parler de l’APMP (Association des partis de la majorité présidentielle), le CFOP (Chef de file de l’opposition politique) et bien sûr l’ONA. Au-delà de ces trois blocs politiques, la notion d’acteurs politiques implique aussi, à son avis, les forces vives de la nation.
Quelques déclarations du Pr Soma
« C’est au président du Faso de convoquer ces larges concertations. S’il ne le fait pas, c’est sa responsabilité politique et historique qui sera engagée »
« L’acteur national qui veut forcer pour faire une modification des lois électorales à moins de six mois des élections sans le large consensus commet un changement anticonstitutionnel de gouvernement »
« On verra si le peuple admettra cette fois-ci ce qu’il a rejeté en 2014 »
« L’ONA n’est pas là pour empêcher les élections surtout que nous sommes des partis politiques qui se sont constitués pour conquérir le pouvoir. Nous souhaitons juste qu’elles soient conformes à la démocratie et à la Constitution ».
« Si on tient les élections dans le contexte actuel, 52 députés ne pourront pas être élus selon le rapport officiel de l’Assemblée nationale »
La déclaration d’existence officielle de l’ONA a été faite le 26 avril 2020
Lors de ce face-à-face avec les journalistes, l’ONA s’est aussi largement penché sur la légitimité de son existence et la crédibilité de ses analyses. Pour elle, on ne peut plus contester, ni négliger et encore moins occulter son existence quand il s’agit d’interpeler la classe politique burkinabè ou d’engager des concertations politiques visant à dégager un consensus national sur toutes les questions d’intérêt général. Les ténors de l’ONA ont également soutenu que leurs analyses et leurs positions sont marquées par l’objectivité, la vérité et la fermeté qui y sont toujours manifestes.
Zalissa Soré