Nouveau Code électoral : « il ne s’agit pas d’un deal en dehors du peuple », selon le ministre Siméon Sawadogo
Le nouveau code électoral adopté, la polémique ne cesse d’enfler sur le sujet. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Administration territoriale a donné une conférence de presse ce 27 août 2020 à Ouagadougou, question de mieux éclairer l’opinion. Alors que certains voient en cette modification un deal entre partis affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et ceux de la majorité présidentielle, le conférencier a balayé cette thèse du revers de la main.
C’est procès-verbaux du récent dialogue politique en main que le conférencier du jour s’est présenté devant les journalistes. Sans doute, Siméon Sawadogo avait à l’esprit de répondre à une certaine opinion qui croit dur comme fer que le nouveau code électoral est l’aboutissement d’un arrangement entre les partis de la majorité et ceux du CFOP. Et ce, d’autant plus que l’Opposition non affiliée (ONA), se considérant comme une oubliée du dialogue politique, pointe du doigt une loi non consensuelle, et par conséquent, anticonstitutionnelle, en vertu de la Charte de la CEDEAO sur la démocratie, la transparence et la bonne gouvernance.
Siméon Sawadogo qui était, quelque deux jours plus tôt, devant le Parlement l’a redit, « le code électoral révisé est le fruit d’un consensus obtenu de la classe politique. » Contredisant la thèse de l’arrangement brandie par l’ONA, le chef du département de l’Administration territoriale s’en tient à l’article 14 du statut de l’opposition selon lequel le Chef de file est le porte-parole attitré de toute l’opposition.
Révision du délai de couverture des campagnes déguisées
Les modifications apportées au code électoral, faut-il le rappeler, sont justifiées par la situation sécuritaire mais aussi par la pandémie de la covid 19 qui a bouleversé le calendrier électoral, notamment avec la suspension de la révision du fichier électoral et la délivrance des cartes nationales d’identité. Au total, 25 articles et un paragraphe ont été retouchés. C’est ainsi que l’article 50, par exemple, a été modifiée pour prendre en compte le cas de force majeure afin que l’élection puisse se tenir sur la base des personnes déjà enrôlées dans la liste définitive et que les résultats des élections soient valables devant la probabilité qu’elles ne puissent pas se tenir dans certaines parties du territoire.
Une disposition importante du nouveau code jusque-là peu évoquée, c’est celle qui révise le délai de couverture médiatique des activités dites de campagne déguisée avant l’ouverture officielle de la campagne électorale. qui s’ouvre le 1er novembre prochain. Le délai d’interdiction de la campagne électorale déguisée, a fait savoir le ministre Siméon Sawadogo, passe de 90 à 30 jours. Ainsi, explique-t-il, « jusqu’au 02 octobre 2020, aucune activité des partis politiques ne saurait être assimilée à une campagne déguisée ».
Bernard Kaboré