Téléphonie mobile : quand un pylône crée la psychose dans un quartier de Ouaga
La peur au ventre, les habitants du secteur 22 de l’arrondissement 5 de Ouagadougou n’ont pas le sommeil tranquille. Ce, depuis novembre 2019 avec l’installation d’une antenne relai de la compagnie de téléphonie mobile Orange dans ledit secteur. Craignant les conséquences des ondes magnétiques que répand ce pylône relai, ils ont animé une conférence de presse dans la rue Ganga la peelga, le 7 septembre 2020.
Pourquoi c’est l’antenne relais, plantée sur l’immeuble R+2 de Salifou Tiemtoré qui pose problème d’autant plus que ce n’est pas la seule antenne dans le quartier ? A cette question du journaliste, les habitants riverains de la rue Ganga la peelga répondent : « Si les résidents d’autres zones ne sont pas conscients des inconvénients des antennes relais, ils peuvent ne pas se plaindre. Nous ici, nous ne pouvons pas accepter qu’on installe une antenne de relais au milieu de nos concessions ». Mieux, selon le principal animateur de la conférence de presse, Jonas Kaboré, l’emplacement qu’occupe le pylône querellé n’est pas fait de la même manière qu’ailleurs. C’est ainsi qu’il s’appuie sur les résultats du centre international de recherche sur le cancer, qui classe les champs électromagnétiques radiofréquence émis par les antennes relais dans la catégorie « cancérogène possible ». On comprend donc l’inquiétude des riverains. Inquiétude encore plus grande avec les intempéries car ils craignent qu’un vent violent n’arrache l’antenne et ne crée des dégâts dans le quartier.
Lobs numérique · Jonas Kaboré Habitant De Gang – Lapeelga
La presse sollicitée pour aider à faire déplacer le pylône querellé
La conférence de presse de ce lundi 7 septembre se veut un signal d’alerte de l’opinion publique après les nombreuses démarches des riverains impliquant les autorités administratives et traditionnelles auprès de Salifou Tiemtoré, le propriétaire de l’immeuble où est installé l’antenne de Orange pour un règlement à l’amiable. Pour les voisins de monsieur Tiemtoré, c’est au regard de tout ce qui précède et de tout ce qui peut advenir, qu’ils ont demandé aux journalistes de venir prendre connaissance du problème qu’ils vivent afin qu’il soit relayé au monde entier, pour que les bonnes volontés les aident au démantèlement pur et simple de l’antenne dans un bref délai. Une mauvaise médiation vaut mieux qu’un bon procès, clame Mikaîl Baguian, un habitant du quartier, en passant certainement au fait que Salifou Tiemtoré a saisi son avocat de l’affaire. Pour Mikail Baguian, ça ne valait pas la peine d’aller en justice au nom de la cohésion légendaire des habitants du quartier. C’est pourquoi, lui et ses camardes appellent à la sagesse de Salifou Tiemtore et de ses associés pendant qu’il est encore temps.
Ce dernier, contacté, affirme être légaliste et confirme qu’il a décidé de saisir les juridictions compétentes pour faire valoir ses droits. Chose confirmée par Jonas Kaboré, le leader des mécontents du secteur 22, qui a brandi lors de la conférence, une convocation à lui adressée suite à une requête de Salifou Tiemtore. C’est dire que le problème est loin d’être résolu et les jours à venir pourraient le voir connaître de nouveaux rebondissements.
Camille Baki