Réconciliation nationale : la démarche selon Léandre Bassolé
En vue d’une réconciliation nationale, le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) s’est engagé, depuis un certain temps, dans un processus de consultations de personnes ressources, allant des leaders de la société civile aux dignitaires coutumiers et religieux en passant par des responsables politiques. C’est dans ce cadre que le patron de l’institution, Léandre Bassolé, et quelques membres ont eu des échanges avec les responsables de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) et ceux de l’Eglise catholique le 11 septembre 2020 à Ouagadougou.
L’unité nationale réside quelque part dans l’acceptation des différences. Le président du HCRUN ne croit pas si bien dire, lui qui a livré un exposé, sur les voies empruntées par son institution pour la réconciliation nationale, devant une assistance composite, constituée notamment de personnes issues de diverses confessions religieuses. Cette vision de l’unité nationale a par ailleurs été illustrée par le présidium de cette rencontre : à droite de Léandre Bassolé, il y avait le président de la Fédérations des églises et missions évangéliques, le Pasteur Henri Yé, et à sa gauche, l’archevêque de Ouagadougou, le Cardinal Philippe Ouédraogo.
Crée en 2015, et ce dans un contexte post-soubresauts (insurrection populaire et putsch manqué), le HCRUN a été chargé d’œuvrer à conduire le Pays des hommes intègres à l’unité et à la réconciliation entre ses fils et ses filles, dans un climat de paix et d’entente. La démarche adoptée par l’institution, selon son premier responsable, est celle du triptyque vérité, justice et réconciliation. Mais selon Léandre Bassolé, cette démarche ne rencontre pas l’assentiment de certaines personnes qui, par manque de d’informations, craignent une chasse aux sorcières ou une justice des vainqueurs, si toutefois l’aspect vérité est pris en compte. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’institution a initié une série de rencontres, dont la présente qui s’est tenue dans les locaux de la FEME. Ces rencontres ont pour objectif de présenter l’institution et ses missions, recueillir les préoccupations et les suggestions de personnes ressources à même d’aider à formuler des propositions aux autorités de l’Etat et traiter avec diligence les dossiers. L’illustration parfaite à cette rencontre avec la FEME et l’Eglise catholique a été une suggestion faite par un participant qui a proposé de prendre en compte la prise en charge spirituelle en plus de celle psychologique dans le processus d’assistance des personnes ayant subi des préjudices.
Le HCRUN perçu par une certaine opinion comme une institution budgétivore avec peu de résultats sur le terrain, pour battre en brêche cette mauvaise image que certains ont de l’institution, Léandre Bassolé n’a pas manqué l’occasion de rappeler ses acquis jugés importants. Exemples parmi d’autres, il a évoqué le cas des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, indiquant que l’institution a fait de son mieux pour que ceux qui avaient encore des balles dans leurs corps soient reçus par un groupe de médecins pour bénéficier d’interventions chirurgicales.
Bernard Kaboré