Société

Comité international de la Croix-rouge : 9 milliards de F CFA pour relever les défis humanitaires au Sahel

Face aux défis humanitaires que vivent les pays du Sahel (Burkina, Mali, Niger), le Comité international de la Croix-Rouge a alloué 9 milliards de francs CFA supplémentaires à son budget opérationnel pour cette région, y compris le Tchad et la Mauritanie. C’est ce qu’a annoncé le président du CICR, Peter Maurer, ce lundi 14 septembre 2020 à Ouagadougou.

Les conférenciers face à la presse

C’est dans l’un des prestigieux hôtels de Ouaga 2000 que s’est tenu la conférence de presse du président du CICR, Peter Maurer, en visite au Burkina Faso. Dès l’entame de sa déclaration liminaire, le conférencier a vite fait de déplorer les violences de toutes sortes (criminelle, politique et intercommunautaire) qui occasionnent chaque jour des déplacements de populations dans cette partie du continent. « Les conséquences humanitaires sont graves », a-t-il lancé, prenant le cas spécifique du Burkina Faso où on enregistre plus d’un million de déplacés internes, près de 300 centres de santé fermés ou fonctionnant à minima et plus de 2500 écoles fermées.

Face à cette situation et les conséquences occasionnées par les changements climatiques (inondations) ainsi que l’impact de la covid 19 sur les économies, le président du CICR a voulu, par cette visite, témoigner son soutien aux populations. Il a également rappelé que son organisation a alloué 9 milliards de francs CFA supplémentaires à son budget opérationnel pour cette région, y compris le Tchad et la Mauritanie.

Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-rouge

Faisant le point de ses entretiens avec le président nigérien il y a quelques jours et avec le président du Faso le 15 septembre, Peter Maurer a indiqué qu’ils ont passé en revue ce qu’il a appelé agenda de protection et de mise en œuvre du droit international humanitaire dans la vie de tous les jours. A l’en croire, cela touche l’engagement avec les forces armées, les autorités de détention, la protection de la population civile de la violence, la réunification des familles et la recherche de populations disparues.

Par ailleurs, il a apprécié positivement les activités mises en œuvre sur le terrain par le CICR, surtout quand on tient compte de la difficulté d’agir dans un contexte de conflit: « Il y a quelques jours, une réunion de haut niveau de donateurs a eu lieu en Europe. Elle sera suivie d’une rencontre de levée de fonds le 20 octobre prochain. Je viens d’assurer les donateurs qui ont convoqué cette réunion, notamment l’Allemagne et le Danemark, que le CICR y prendra part pour se faire l’avocat des pays du Sahel », a déclaré le conférencier en guise de conclusion à sa déclaration liminaire.

Vous avez été accusé d’être de connivence avec les terroristes, que répondez-vous à cela ? Après votre visite dans la région du Centre-Nord, quel point faites-vous des besoins humanitaires ? Quelle suite sera donnée aux préoccupations des populations ? Est-ce que le CICR va travailler dans le sens de les aider à regagner leurs domiciles ? Ce sont, entre autres, les questions posées par les journalistes. Bien sûr, la réponse du président ne s’est pas faite attendre : « On ne se reconnaît pas dans ces accusations. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on a inventé le dialogue avec les porteurs d’armes. On entretient ces dialogues par besoin humanitaire », a-t-il souligné.

Zalissa Soré

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