Société

Sinistrés des zones inondables : « Nous n’allons pas les reloger », déclare le ministre Laurence Ilboudo/Marchal

Plus d’un million de personnes déplacées internes du fait de l’insécurité et des conflits intercommunautaires, environ 18 000 ménages touchés par des catastrophes naturelles, jamais le Burkina n’a été aussi éprouvé par une crise humanitaire. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu, le 22 septembre 2020, à Ouagadougou, une conférence de presse du gouvernement animé par le ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de l’action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal qui a fait le point de la situation. Une annonce pas bonne pour les sinistrés des zones inondables: le gouvernement ne s’impliquera pas dans leur relogement.

Le ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de l’action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal

Les chiffres sur les personnes ayant besoin d’assistance humanitaire au Burkina sont loin de régresser, dans une situation doublement marquée par des déplacements massifs de populations consécutifs à la crise sécuritaire et des sinistrés suite aux catastrophes naturelles.

Pour ce qui  concerne les personnes déplacées internes (PDI), elles sont estimées à 1 034 609 à la date du 8 septembre de l’année en cours, selon le ministre de la Femme,  de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal. Des PDI constituées de 16,72% d’hommes, de 22,9% de femmes et de 60,38% d’enfants, accueillies dans 257 communes et réparties dans 112 420 ménages. Selon la cheffe du département de la Solidarité nationale, la réponse du gouvernement, dans le cadre de la gestion de ces PDI, est multiforme, allant de la santé à l’aide alimentaire d’urgence en passant par l’éducation, le relogement, la protection, l’hygiène et l’assainissement. En exemple, 1 136 970 personnes ont bénéficié d’une aide alimentaire d’urgence  et plus de 740 000 autres ont bénéficié de soins de santé, selon Laurence Ilboudo.

S’agissant des catastrophes naturelles, la situation est aussi inquiétante. Inondations et vents violents n’ont épargné aucune des treize régions du pays et le bilan, à la date du 18 septembre, est lourd de 41 décès, 112 blessés, plus de 106 000 personnes sinistrées, soit 17 705 ménages, 12 378 maisons détruites, 500 tonnes de vivres emports par les eaux, des pertes d’animaux, etc. Là encore, le gouvernement a réagi avec promptitude, foi de sa représentante, Laurence Ilboudo qui fait cas  notamment du déblocage de la cagnotte de 5 milliards de F CFA après avoir déclaré l’état de catastrophe naturelle.  Entre autres effets de cette initiative, il y a l’enregistrement de toutes les personnes sinistrées sur l’ensemble du territoire, un appui alimentaire en cours avec à la clé plus de 400 tonnes de céréales déjà distribués à près de 19 000 personnes, soit 36% de couvertures des personnes vulnérables.

Lire aussi: Déplacés internes à Ouaga: l’autre visage de la mendicité

Si la situation des sinistrés ne laisse pas insensible l’exécutif, il n’en demeure pas moins que ceux des zones inondables retiennent peu l’attention, à écouter Laurence Ilboudo. Elle n’a pas manqué l’occasion de pointer du doigt « les comportements à risques », notamment  la construction d’habitats dans les zones inondables. Les sinistrés provenant de ces zones n’auront pas le soutien de l’Etat pour leur relogement, a fait savoir la patronne du département de la Solidarité nationale, renvoyant ceux qui s’étonnent de cela à des décisions prises par les autorités interdisant les constructions dans les zones à risque mais qui n’ont pas été respectées.

Bernard Kaboré

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