Covid19 et mines en Afrique : Un webinaire qui vaut son pesant d’or
Quelques pays de la sous-région (Bénin, Burkina, Sénégal et Tchad) étaient en ligne ce jeudi 24 septembre 2020 pour discuter de l’impact de la covid19 sur le secteur minier africain. Une rencontre fructueuse selon le ministre des Mines et des Carrières du Burkina, Oumarou Idani.
Après l’annulation de la 5e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO qui était prévue du 24 au 26 septembre 2020) compte tenu des crises sécuritaire et sanitaire, le ministère des Mines et des Carrières a néanmoins voulu marquer le coup en conviant les ministres de la sous-région (Bénin, Burkina, Sénégal et Tchad) à un webinaire sur l’impact de la covid19 sur le secteur minier africain.
Interrogé, le ministre burkinabè, Ouamarou Idani, n’a pas tourné autour du pot. Pour lui, chaque pays avait des capacités de résilience. Pour preuve, il a cité le cas qu’il connaît très bien à savoir celui du Burkina Faso qui a fait des performances dans la production de l’or. « Nous étions à 26,5 tonnes au 30 juin 2020 contre 25,62 t au 30 juin 2019. Nous pensons que d’ici la fin de l’année nous allons pouvoir atteindre 53 ou 55 tonnes contre 50 en 2019 », a-t-il indiqué.
En dehors de l’arrêt des activités dans les compagnies d’exploration, le secteur, d’une manière général, a su résister. Au niveau des sites d’exploitation, le travail a pu se poursuivre malgré les mesures de restriction. De nouvelles méthodes de travail ont été développées, ce qui permet au Burkina de capitaliser en termes d’expérience.
A en croire le ministre, les compagnies minières ont compris par exemple qu’il fallait promouvoir les compétences locales : « Lorsque les cadres expatriés sont restés bloqués à l’extérieur, les nationaux se sont organisés pour faire face à la situation ». Il estime également qu’il est important de travailler à transformer les produits plutôt que de les vendre brut car, en cas de recrudescence de la pandémie, s’il faut faire des approvisionnements par vols spéciaux, cela coûte cinq fois plus cher qu’en temps normal.
Lobs numérique · Le Ministre Des Mines Sur L’impact De La Covid19 Sur Le Secteur
S’agissant de savoir comment les différents pays peuvent relancer les activités, Oumarou Idani a indiqué qu’il faut travailler à échanger les expériences car il n’est toujours utile de réinventer la roue. Il est aussi nécessaire de mettre en place une réglementation qui s’oriente vers le développement. En cela, il a évoqué la chance que le Burkina a d’avoir adopté un nouveau code minier en 2015 qui s’appuie sur le développement du partenariat entre l’Etat, le secteur privé et les communautés locales, ce qui permet de répartir les revenus miniers de manière équitable.
Au cours de ce webinaire qui entre aussi dans le cadre du mois de redevabilité dans le secteur minier burkinabè, il a été établi que les mines au Burkina Faso représentent 71% des recettes d’exportation, 15% de contribution au budget de l’Etat, 11% de contribution au PIB et avec l’orpaillage c’est 300 milliards F CFA de production.
Zalissa Soré