Recours contre les résultats de la présidentielle : le CDP se désiste et félicitera Roch après le verdict du Conseil constitutionnel
La polémique autour des résultats des élections du 22 novembre ne s’estompe pas. Au cours d’une conférence de presse tenue ce 30 novembre à Ouagadougou, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) est revenu sur les dysfonctionnements et irrégularités qui ont émaillé le double scrutin, estimant que la sincérité du vote est « sérieusement entamée ». Mais qu’à cela ne tienne, le parti ne déposera plus de recours, le délai étant forclos.
Qu’est-ce que le parti de l’épi et de la daba peut bien livrer comme message au lendemain de la publication des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? C’est sans doute la principale question qui a valu une importante mobilisation de journalistes au siège du parti. Leurs interlocuteurs du jour, le directeur nationale de campagne, Mohamed Sané, de son adjoint, Achille Tapsoba et bien d’autres figures de proue de ce parti qui a terminé deuxième au double scrutin avec 15,48% des voix à la présidentielle et 20 sièges sur 127 à l’Assemblée nationale.
Le suspense n’aura pas duré, avec la lecture de la déclaration liminaire par le directeur de campagne. Au CDP, on estime que le déroulement et la compilation des résultats du double scrutin ont été marqués par un de nombreux dysfonctionnements et irrégularités. Entre autres, une modification « irrégulière et unilatérale » par la CENI et ses démembrements de la cartographie des bureaux de vote. Le transfert d’urnes pour dépouillement hors des sites de vote dans certaines communes. Bref, la sincérité du scrutin est entamée et ses résultats ne méritent qu’un discrédit du CDP, estime Mohamed Sané.
Alors que de concert avec les partis signataires de l’Accord politique de l’Opposition le CDP, après avoir pris acte des résultats provisoires, se réservait le droit d’un recours devant le conseil constitutionnel contre les résultats de la présidentielle, il n’en sera plus ainsi, a fait savoir le porte-parole des conférenciers du jour. « Le bureau exécutif national, en sa séance du 29 novembre 2020 a reconnu la pertinence de cette démarche ; il a cependant fait le constat de l’absence d’unanimité des candidats signataires de l’accord pour la mise en œuvre de recours et a décidé d’abandonner la poursuite desdits recours », a expliqué, Mohamed Sané.
Pour ce qui concerne les législatives, instruction a été donné aux candidats d’engager au niveau local les recours nécessaires.
Bernard Kaboré