Vaccins contre la covid-19 : Des découvertes à la vitesse grand V
Qui est Margaret Keenan ? Non, ce n’est pas le savant qui a mis au point le vaccin contre la covid-19 comme le fit Louis Pasteur contre la rage. Dans le cas présent, elle n’est même pas le Joseph Meïster du vaccin contre la rage, c’est-à-dire le premier humain sur lequel un chercheur aura injecté un candidat vaccin contre la pandémie actuelle.
Ce premier cobaye du vaccin contre la covid-19, il faudrait le chercher en Chine où dès le mois de juillet 2020 des chercheurs faisaient déjà des essais sur l’homme dans la course à mettre au point un vaccin contre la pandémie. Cinq mois après, ce n’est pas moins de 7 vaccins qui sont appliqués à l’homme. Dans une procédure d’urgence, les laboratoires qui travaillent à la mise au point de vaccins contre la covid-19 ont confondu des étapes pour faire en 1 an, ce que l’OMS recommande de faire en 15. Quelle rapidité ! A l’évidence, il y a péril en la demeure, notamment dans les pays du Nord où la pandémie a déjà fait plus d’un million de morts en un an.
Dès lors, outre la Chine qui, à la date du 1er décembre 2020, annonçait avoir vacciné 1 million de personnes, la Russie a ouvert depuis le 5 décembre, 70 centres de vaccination et déclaré avoir inoculé spoutnik V, le nom de son vaccin, à 5000 volontaires en 3 jours. La Russie est bien un pays à cheval sur l’Europe et l’Asie et il est fort à parier que parmi les Russes déjà vaccinés contre la covid 19 depuis samedi dernier, il y a des Européens bon teint. D’où vient alors que les médias occidentaux nous rabâchent les oreilles que Margaret Keenan, pour répondre à notre question du début, une Britannique de 90 ans, est le premier européen à recevoir le vaccin contre la covid-19 et que son pays, le Royaume-Uni, est le premier du Vieux continent à vacciner sa population contre cette pandémie ?
« Tant va la cruche qu’elle finit par se briser », dit le proverbe. L’Occident qui veut être premier en tout finit par être ridicule à sous-estimer les autres parties du Village planétaire. Bref, qu’importe que le Royaume-Uni soit le premier pays européen ou occidental à vacciner sa population contre cette terrible maladie ! Le plus remarquable, c’est la vitesse grand V qui a prévalu dans la mise au point des vaccins utilisés en Chine, en Russie, maintenant au pays de la reine Elisabeth, en attendant la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, etc. Pour une maladie qui s’est déclarée, il y a un an, et a tué moins de 1,5 million de personnes, les pays du Nord ont fait fort dans la recherche. De fait, en un temps deux mouvements, Chinois, Russes, Américains, Britanniques, Allemands ont trouvé la ou les formules biochimiques à même d’endiguer le mal. Encore qu’on attend de voir l’efficacité de ces vaccins mis au point dans la précipitation.
Pour l’heure, on applaudit leurs laboratoires de recherche : Pfizer et BioNtech, AtraZeneca et Oxford, Moderna, Sinovac Biotech, l’Institut Pasteur, etc. en leur criant à tue-tête, à quand le vaccin contre le sida et contre le paludisme ? Depuis bientôt 40 ans, le VIH a fait une hécatombe de plus de 25 millions de victimes ; les candidats vaccins contre ce mal du 20e siècle on en parle mais le vaccin homologué se fait toujours attendre. Que dire du paludisme ? Il fait près de 2 millions de morts par an en Afrique dont la plupart sont des enfants de moins de 5 ans. Un vaccin contre cette endémie reste introuvable en plus d’un siècle de recherche. Pourtant le parasite responsable de ce fléau a développé diverses formes de résistance contre les médicaments curatifs disponibles au vu et au su des laboratoires les plus huppés du monde. Rien n’y fait, le moustique peut continuer d’inoculer quotidiennement son venin mortel, la communauté scientifique mondiale est impuissante à trouver un vaccin contre le mal dont il est le vecteur.
Eh oui ! Quand les malades du paludisme sont au Sud et les capitaux de recherche au Nord, la découverte d’un vaccin est comme la ligne d’horizon. Elle s’éloigne quand on s’en approche. Ainsi va notre monde avec ses illogismes, ses injustices et ses populations à la marche des progrès scientifiques et technologiques !
La rédaction