Société

Décès de Toégui : l’hommage du ministre Sango

Ils sont nombreux à exprimer leur compassion dès l’annonce du décès de Charles Guibo, alias Toégui. Le ministre de la Culture Abdoul Karim Sango n’est pas en reste lui qui a publié un message pour rendre hommage à Toégui qu’il connaissait et fréquentait. Nous vous le reproduisons ci-dessous.

“Bonjour Monsieur le Ministre. Triste de vous annoncer la disparition, ce matin, de Tonton Charles Guibo.” C’est par ces mots sur  whatsapp  que j’ai appris la triste nouvelle ce matin. Ainsi, le doyen, l’élucubrateur comme j’aimais l’appeler s’en est allé.

Quand j’arrivai à la maison ce matin, la maman de me dire” ton papa est parti “. Je ne fis que cacher mes larmes derrière mon masque anti covid-19 pour ne pas en rajouter à la tristesse générale qui a envahi la maison.

Oui le doyen Guibo et moi avions une sorte de relation affective au point où il suivait toutes mes sorties médiatiques qu’il analysait minutieusement pour partager avec moi ses critiques. Il avait été peiné de l’invalidation de ma liste au scrutin législatif. ” Je n’aurai pas la chance de te voir député” quand j’essayais de relativiser cette affaire.

“Hé Sango, dis à ton ami Tankoano de voir un peu le cas des  émissions interactives”. Je suis inquiet des propos qui y sont tenus. ” On ne peut pas s’autoriser autant de libertés”! ” Avec les jeunes d’aujourd’hui là, comment entendez-vous construire une nation forte “!

La dernière fois que je suis passé te voir, il y a un peu moins d’un mois, c’est l’autre doyen Édouard Ouedraogo qui m’avait alerté sur ton état de santé déclinant.  Édouard m’a dit, passe voir ton ami, tu fais partie de  son top 10, tu pourras lui parler. Il est malade, fatigué mais veut toujours faire des élucubrations. Je promis en disant au doyen Édouard que le doyen Guibo est têtu et que rien ne va l’arrêter dans sa passion d’élucubrer.

Je tins promesse et passai le voir à la place habituelle dans son fauteuil au milieu des feuilles où il griffonnait les textes et toujours le dictionnaire Larousse, vieux de je ne sais combien d’années posé à côté. Guibo c’est vraiment l’ancienne et la vraie école, jamais il n’écrivait sans avoir le dictionnaire à portée de main.

Ce jour-là tu m’as dit que tantie était partie à la messe et tu gardais la maison. Tu m’as parlé de ta santé et montré là où ton corps te causait des soucis mais toujours dans la bonne humeur qui te caractérisait. Je t’ai demandé de lever un peu le pied et qu’il était temps pour toi de te reposer en ajoutant doyen tu es têtu ! Nous avons encore parlé des élections et de l’avenir de notre pays. Sur les élections, je sortis une phrase dans une formule. Tu as sauté sur ton stylo et me dis de répéter pour prendre des notes. ” Sango,  où tu sors cette formule encore ? Est-ce que je peux l’utiliser  dans mon prochain article sans bien sûr te citer”. Je répondis oui. L’as-tu utilisé ? Je ne sais pas. N’ayant pas lu les dernières parutions de la page 6 de l’obs. Je te quittai avec l’espoir de te revoir le plus rapidement.

Fervent catholique tu l’étais. Citant la Bible, avec toi on peut affirmer que tu as combattu le bon combat. Tu n’es pas mort cher doyen, tu t’es endormi pour l’éternité ! Le Seigneur t’a déjà réservé la place du juste dans son Paradis !

A tantie, tes enfants que j’ai peu connus, je présente mes sincères condoléances!

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