Contestations postélectorales au Niger : Hama Amadou gardé à vue à la P.J de Niamey
Fin de planque pour Hama Amadou. Ce vendredi 26 février 2021 dans la matinée, l’opposant nigérien, introuvable ces derniers jours, s’est rendu de lui-même dans les locaux de la Police judiciaire de Niamey où il a été entendu toute la journée en compagnie de ses avocats .Il aurait été placé en garde à vue d’une durée de 48 heures renouvelable une fois avant qu’une inculpation lui soit formellement notifiée ou pas. Cette reddition fait suite aux accusations du ministre de l’Intérieur Alkache Alhada qui avait, au cours d’une conférence de presse donnée la veille jeudi, formellement brandi la responsabilité du leader du Moden-fa Lumana dans les manifestations violentes qui secouent la capitale depuis mardi. Ce jour-là, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait proclamé les résultats provisoires du second tour de la présidentielle du 21 février qui, en attendant le verdict officiel et définitif de la Cour constitutionnelle, donnaient Mohamed Bazoum vainqueur avec 55,75%des voix contre 44,25% à son adversaire Mahamane Ousmane, soutenu notamment par Hama+. Des manifestations ont aussitôt éclaté qui ont fait à ce jour deux morts et causé de nombreuses destructions de biens publics et privés dont le domicile de Moussa Kaka, le correspondant de RFI au Niger, accusé de rouler pour le porte-drapeau du parti au pouvoir.
Au total, presque cinq cents personnes ont été interpellées parmi lesquelles des leaders politiques ainsi que le général à la retraite Boureima Moumouni dit Tchanga, ancien chef d’état-major général des armées nigériennes .Aujourd’hui, jour de grande prière dans ce pays musulman, la situation était encore volatile dans certains quartiers et la fourniture d’internet passablement perturbée dans la matinée.Pendant ce temps, les nombreuses missions d’observation(CEDEAO, CEN-SAD, OIF, CEMAC…) ont toutes salué la régularité du scrutin et les messages de félicitations ont tout de suite afflué chez le nouveau président élu, émanant notamment des chefs d’Etat burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, ivoirien Alassane Ouattara, tchadien Idriss Déby Itno, burundais Evariste Ndayishimiye ou encore de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, de l’ambassade des Etats-Unis à Niamey, etc. Notons que de nombreux pays et des organisations internationales comme l’OIF ont fermement condamné les violences et invité les contestataires a usé des voies de recours légales prévues par les textes pour faire prévaloir leur cause.