Musique : Kayayoto et ses fans dans le Maouland
Le Maouland est là! Enfin, pourrait-on dire, tant cet album de l’artiste Kayawoto a été annoncé à coups de pub et de teasers sur les réseaux sociaux . L’œuvre, composée de 14 titres, a été présentée à la presse dans la matinée du 26 février 2021. C’était en présence de nombreux fans de l’artiste qui, visiblement ont vite adopté l’opus.
Si l’écart est permis, le Maouland serait pour Kayawoto ce que la terre promise était pour Moïse dans les Saintes Ecritures. mais restons dans le domaine musicale pour dire qu’à l’image de la Chine de Dj Arafat ou l’Inde de Rama la Slameuse, le Maouland de Kayawoto est ce pays imaginaire pour ses fans où le bonheur est aussi fait de mélodies savamment concoctées. Il ne manquait d’ailleurs que la cérémonie de sortie officielle de l’album éponyme pour s’en convaincre. En effet, plusieurs dizaines de Maoulandais, en majorité des adolescents, ont fait le déplacement du CENASA pour être témoins de l’évènement. Quand leur idole fit son entrée dans la salle, l’ambiance est au top, entre cris d’interpellation par ci et youyous par là.
L’album Maouland, le tout premier de Kayawoto, est, selon son auteur, l’aboutissement de trois années de travail assidu. Et ce labeur, selon, San Rémy Traoré, producteur de l’artiste, a permis à ce dernier de bien se positionner dans le paysage musical, notamment avec des singles de renom comme Rakanra biiga, Wagdré et Tabi yonse. C’est dire que Maouland a mûri et s’est bonifié avec le temps pour être au finish un chef-d’œuvre de 14 titre à déguster , dont 11 nouveaux, à savoir : Vinoogo ; Beeba ; Femme battante ; Akamiye ; Foury, Foyinga ; Toongo ; Talga biiga ; Peele ; Ayo et Jeunna. Les 3 autres titres sont des fruits de collaboration avec des artistes tiers. Il s’agit de Ayo, avec Smockey, Talga biiga avec Mr Wens et Akamiye avec Floby.
A travers Maouland, Kayawoto, de son vrai nom Abdoul Kaboré, met en lumière le vécu d’une société moderne, ses idéaux et ses tares, le tout dans un langage de satire. Foury, par exemple, évoque le mariage des jeunes qu’il constate comme un fait de plus en plus rare, non sans raisons. Il y déplore en effet la cherté des frais liés aux cérémonies de mariage qui font que beaucoup de jeunes rechignent à s’y engager.
Usant du mooré avec dextérité dans la plupart des chansons de cet album, l’artiste signe ses textes dans un style de rap populaire et se positionne comme la voix des sans voix de son environnement et de son époque. De quoi accroître la population du Maouland qui compte déjà des milliers, voire des millions de Maoulandais à travers le Burkina et à l’international. En attendant la sortie de clips, dont Toongo début mars, l’album Maouland est disponible en audio sur le marché du disque au prix de 5000 F CFA.
Bernard Kaboré