Zéro hépatite au Burkina, ce n’est pas utopique. La Jeune chambre internationale Ouaga Elite, en tout cas, croit à ce projet initié en 2018 et qui se traduit par des campagnes annuelles de sensibilisation, de dépistage et de vaccination contre ce tueur silencieux. La campagne 2021 a été lancée dans la matinée du 20 mars dernier, dans l’enceinte de la mairie de l’arrondissement 4 de Ouagadougou.
Pascal Ouattara est cadre dans une banque de la place. Il y a cinq ans, il a perdu un oncle. Ce dernier, selon son témoignage, a été emporté par une hépatite. Mais l’oncle regretté n’aurait pas succombé si et seulement si son mal avait été diagnostiqué plus tôt. Car lorsque cette hépatite a été découverte, le patient était déjà en phase terminale. C’est la règle de ce tueur silencieux : si le dépistage intervient tard, médecin après la mort. Pascal en est conscient. Tant et si bien qu’après avoir été informé du dépistage qui a lieu dans l’enceinte de la mairie de l’arrondissement 4 en cette matinée du 20 mars, il n’a pas hésité à faire le déplacement. Et es qualité, puisque accompagné de son épouse et de ses cinq enfants. Plus de peur que de mal, toute la famille a été dépistée négative.
Comme les Ouattara, des dizaines d’autres personnes ont répondu à l’appel de la Jeune chambre internationale Ouaga Elite, organisatrice de la séance de dépistage. Celles dont le statut s’est révélé négatif ont eu droit à l’administration de la première des trois doses du vaccin anti-hépatite.
Bien avant ces séances de dépistage et de vaccination, une cérémonie a donné l’occasion aux uns et aux autres de connaître et mieux comprendre les tenants et les aboutissants du projet « Zéro hépatite au Burkina » que la JCI Ouaga Elite porte depuis maintenant quatre ans. Le ton a été donné par la directrice du comité d’organisation de l’édition 2021 de la campagne. L’instauration de Zéro hépatite au Burkina répond à l’idée de faire de la sensibilisation, du dépistage et de la vaccination des armes de guerre contre ce tueur silencieux, a fait savoir Sonia Paré.
Les précisions viendront du président exécutif de la JCI Ouaga Elite. Selon Alexis Yé, plus de 300 personnes ont été dépistées et autant de patients vaccinés en trois ans, soit au cours des précédentes éditions de la campagne. Des dépistages et des vaccinations toujours accompagnés d’activités de sensibilisation tout aussi importantes, selon leurs organisateurs. A la faveur de la présente édition, une communication a révélé que le Burkina Faso est sur la zone rouge avec un fort taux de prévalence. Se référant aux données de l’Organisation mondiale de la santé, le parrain de la cérémonie, Alexis Yé a indiqué que huit personnes sur cent sont atteintes et que la plupart des patients ne présentent pas de signes visibles jusqu’à ce que leur mal se révèle incurable. Comme si cela ne suffisait pas pour attirer l’attention des uns et des autres sur la gravité de la situation, le parrain de la cérémonie, Gilbert Kafando, lui, a souligné qu’environ 320 millions de personnes à travers le monde souffrent de cette pathologie dont la phase terminale se résume à un cancer ou une cirrhose du foie. C’est dire que malgré des acquis engrangés, le combat contre les hépatites virales ne doit pas s’arrêter, pour paraphraser Alexis Yé. Et pour cela, la JCI Ouaga Elite peut compter sur des partenaires aussi multiples qu’engagés dont la mairie de l’Arrondissement 4 de la capitale.
Bernard Kaboré
