Action sociale : la nomination d’un agent admis à la retraite ou « le ridicule d’une administration aliénée »
Deux semaines après la nomination d’un agent admis à retraite, Fati Ouédraogo, au poste de secrétaire générale du ministère en charge de l’Action sociale, la vague de réactions ne s’estompe pas. On se souvient notamment de cette déclaration du syndicat des travailleurs du ministère qui s’étaient indignés contre « une nomination honteuse de l’histoire du Burkina ». Cette fois, c’est un administrateur des affaires sociales qui se montre remonté contre ce qu’il qualifie de « ridicule d’une administration aliénée » à travers un écrit parvenu à notre rédaction. Lisez plutôt.
‘’Le ridicule, c’est quand on est à un certain niveau de responsabilité et qu’on viole allègrement les textes au mépris total des règles élémentaires de la bonne gouvernance administrative.
Le ridicule, et pour être précis, c’est quand on tente de maintenir coûte que coûte, vaille que vaille une retraitée dans ses fonctions comme si au-delà de l’administration publique il n’y avait pas une autre vie.
Le ridicule, c’est quand on pense que les résultats annuels et/ou cumulés des dernières années d’une administration sont l’œuvre d’une seule personne, fut-elle à un niveau stratégique de responsabilité. A ce sujet, on retient que le capitaine d’une équipe n’est pas toujours le meilleur joueur de l’équipe.
Le ridicule, c’est quand on clame tout haut à chaque fois qu’on n’aurait pas pu atteindre les résultats auxquels on est soi-même parvenus sans ‘’ses’’ vaillants collaborateurs et qu’on s’empresse même de féliciter solennellement, publiquement, alors que dans le fond, on ne les trouve pas assez méritant pour remplacer une retraitée. C’est à ne rien comprendre. Si donc le ridicule pouvait tuer !
Le ridicule serait aussi pour nous, de nous murer dans un silence coupable face à cette inqualifiable forfaiture, de rester dans nos zones de confort qui en réalité, ne sont que du sable mouvant qui vont nous engloutir du jour au lendemain. Que la sagesse, l’intelligence et notre conscience nous en préserve. Et pour ne pas être autant ridicule, je dénonce avec la dernière énergie ce mépris des textes et de nos institutions.
J’ai dit.
Dédougou Gildas DAKUYO, Administrateur des Affaires Sociales