Lycée Philippe Zinda/Ouagadougou : Elèves et personnels enseignants en grève
Si les uns (élèves) justifient leur mouvement par les reformes entreprises par le ministère de l’Education depuis un certain temps, les autres (personnel administratif et enseignants) veulent plus de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions. Ils ont manifesté leur mécontentement ce 10 mai 2021 dans la cour du lycée.
Ce n’est pas la recréation mais une désertion des classes ce 10 mai au lycée Philippe Zinda Kabore. La cour de l’établissement grouille de monde. chacun s’occupe comme il peut à défaut de faire son travail habituel. Les uns perchés sur le mur de l’établissement, les autres sous les arbres discutent des réformes entreprises par leur ministère de tutelle, d’autres encore, dans les classes, tentent de lire des cours. On aperçoit des enseignants qui ont entamé un mouvement de protestation en ce début de semaine, en petits groupes sur des bancs, qui conversent à bâton rompue. C’est donc 2 mouvements distincts qui ont lieu dans ce lycée public. Mais selon Wilfried Thiombiano, élève en classe de terminal et par ailleurs président de l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (ASEO) section du Zinda, ils ont une relation étroite.
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Pour Elisabeth Thiombiano, professeur de français , c’est au regard des injustices qu’ils subissent que la décision a été prise d’observer ce mouvement. Il vise à dénoncer certains propos de leur ministre qui a affirmé faussement que le personnel a eu un échange avec le proviseur de l’établissement, mais aussi plaider pour plus de sécurité sur leur lieu de travail. En effet, les manifestations des élèves contre les réformes entreprises par le ministère de l’Education ont occasionné des courses-poursuites entre les forces de l’ordre et les élèves. A cette occasion, pour le maintien de l’ordre, des grenades lacrymogènes ont été lancées dans la cour de l’école et d’autres devant le bureau des enseignants. Le personnel du lycée s’insurge donc contre cette violation des franchises scolaires . Il confie, par ailleurs que certaines grenades lacrymogènes sont ramassées par les élèves qui les apportent en classe pour perturber les cours. Chose que ces derniers réfutent et pointent du doigt les forces de l’ordre.
A propos de la convocation de certains membres de l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (ASEO) au commissariat central de Ouagadougou, Wilfried Thiombiano, confie que c’était juste pour leur prodiguer des conseils. Selon ses dires la police leur a demandé de se calmer. Il souligne pourtant qu’ils ont déposé un préavis de grève de 48h.
Camille Baki