Dédicace cathédrale de Bobo : les portes de Notre Dame de Lourdes sont ouvertes
Ça y est. La cathédrale Notre Dame de Lourdes de Bobo-Dioulasso vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. Rénovée au terme de plusieurs mois de travaux, elle a, en effet, été dédicacée dans la matinée de ce dimanche 16 mai 2020. C’était au cours d’une messe présidée par l’archevêque métropolitain de Bamako, le cardinal Jean Zerbo et en présence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Évidemment la ferveur religieuse a été au rendez-vous.
Hier, samedi, 15 mai 2021, l’équipe du Comité de réhabilitation n’a presque pas dormi. Derniers réglages obligent. La tâche des uns était de s’assurer que la sonorisation ne fera pas défaut. Pour les autres, il fallait vérifier que l’écran numérique géant planté dans la cour de la cathédrale retransmet fidèlement ce qui se passe à l’intérieur de l’édifice. D’autres encore étaient commis aux soins esthétiques de cette enceinte qui recevra un gotha apostolique. Les organisateurs de cette messe de dédicace ont alors mis les petits plats dans les grands pour que l’évènement soit une réussite.
Tôt ce matin, ces organisateurs étaient encore là, qui affairés à accueillir et installer une personnalité, qui postés aux différentes entrées et veillant au respect des mesures barrières contre la Covid 19. Il y avait encore de quoi occuper chaque membre de l’équipe de réhabilitation.
Peu avant 9 heures, le président du Faso et son épouse entrent dans la cathédrale. Le couple présidentiel rejoint ainsi plusieurs membres du gouvernement et des patrons d’institutions, sous le regard curieux et admiratif d’une foule de fidèles qui n’attendent plus que l’entame de la célébration. Une attente qui n’aura pas duré avec cette longue procession de prêtres que la chorale a accueillis en musique de l’entrée principale jusqu’à l’autel.
Derrière leurs masques, l’on reconnaît à peine l’archevêque métropolitain de Bamako, le cardinal Jean Zerbo, venu du Mali pour présider la célébration eucharistique, entouré du cardinal Philippe Ouédraogo de Ouagadougou, de l’archevêque de Bobo, Mgr Paul Ouédraogo, du nonce apostolique au Burkina, Mgr Michael Francis Crotty.
Pas comme une messe ordinaire, la célébration sera ponctuée de discours. D’abord un représentant d’une des 9 entreprises à qui ont été confiées les travaux de rénovation. Ce dernier a notamment égrené les « bonnes conditions » dans lesquelles se sont déroulés les travaux, rassurant de la qualité du joyau, citant les parties concernées par la réhabilitation, dont la toiture, le clocher, la peinture des murs, etc.
Restaurer et l’Eglise bâtiment, et l’Eglise-famille
Lui succéderont au parloir, le président du comité de réhabilitation, abbé Silvestre Sanou, l’archevêque de Bobo, le nonce apostolique au Burkina, le représentant de la Conférence épiscopale Burkina/Niger. Mais pas avant l’homélie du cardinal Jean Zerbo, et la prière de bénédiction qui donne lieu à la dédicace proprement dite.
Dans son homélie, celui qui totalise 50 ans de vie sacerdotale n’a pas manqué de saluer l’œuvre ô combien salvatrice de toutes ces bonnes volontés qui ont contribué à la réhabilitation de l’édifice. « Si cette cathédrale s’était écroulée, on aurait eu tous honte », a-t-il indiqué, saluant au passage l’archevêque émérite de Bobo, Mgr Anselme Sanou à qui l’on doit de nombreuses initiatives ayant abouti à cette rénovation. Mais au-delà de la restauration de l’Eglise-bâtiment, il faudra, selon l’archevêque de Bamako une restauration de l’Eglise-communauté de laquelle découle la présence de Dieu parmi les Hommes. Cela passe par la prière, l’acceptation de l’autre, l’entraide, bref un ensemble de valeurs qui ne sont pas nouvelles puisque consacrées dans les commandements de Dieu. Et de faire observer que le monde actuel est gagné par des tourments, dont l’insécurité, du fait de l’Homme.
Tous les intervenants s’accordent à dire que cette rénovation est une grâce divine qui donne aux fidèles l’occasion d’un nouveau départ. Pour le patron de l’Eglise famille de Bobo, Mgr Paul Ouédraogo, le plus heureux de cette rénovation est Bon Dieu lui-même qui voit ses enfants lui construire une demeure. « C’est d’abord l’œuvre de Dieu avant d’être celle des hommes », a-t-il soutenu, rappelant toutes ces bonnes volontés qui ont mis la main à la poche pour contribuer à la réhabilitation de cet édifice qui ne serait d’ailleurs une réalité si un prêt bancaire de 10 ans n’avait pas été accordé par une banque de la place, Wendkuni bank international pour ne pas la nommer.
En attendant la fin effective des travaux dont certains sont en cours, ce sont des fidèles heureux de retrouver leur lieu de communion qui ont pris part à la célébration. Thérèse Balima, une septuagénaire qui, au terme de la célébration, affichait une mine souriante, a dit sa joie de renouer, plusieurs mois après, avec une cathédrale qu’elle a vue sous presque toutes ses couleurs.
Même sentiment pour le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré qui veut peser de sa voix en invitant toutes les bonnes volontés à accompagner l’achèvement de la réhabilitation d’un grand symbole de la ville de Sya mais aussi d’un patrimoine culturel de toute la région des Hauts-Bassins.
Bernard Kaboré