Lutte contre la divagation des animaux : 400 bêtes mises en fourrière en une journée
Quatre jours durant, les agents de la police municipale vont sillonner les quartiers de Ouagadougou en vue de lutter contre la divagation des animaux. Dans le souci de sensibiliser permanemment des populations, les journalistes ont été associés à la sortie de ce mercredi 26 mai 2021. Près de 400 bêtes ont été mises en fourrière.
Le conseil municipal de la ville de Ouagadougou, réuni en session extraordinaire le 20 juin 2018 sous la présidence du maire de la capitale Armand Béouindé a procédé à la révision des amendes et droit de fourrière des animaux capturés dans la ville de Ouagadougou. Les propriétaires de bovins, porcins, chevaux et assimilés, paient désormais une amende de 50 000 F au lieu de 25 000 CFA par tête. Les éleveurs d’ovins, caprins assimilés, eux, déboursent la somme de 30 000 au lieu de 15 000 F CFA par animal. Les droits de fourrières ont également connu une hausse. Concernant les bovins, porcins, chevaux et assimilés, les tarifs journalier passent de 5000 F à 10 000 F et de 2000 F à 5000 F CFA/ jour pour les ovins. Mais le triste constat est que l’ensemble de ces mesures n’ont pas freiné le phénomène de la divagation des animaux qui a vraiment la peau dure dans la ville de Ouagadougou, occasionnant des accidents de la circulation et la pollution de l’environnement urbain.Tous les jours les agents de la police municipale et des services techniques sont dans les rues de la capitale pour y faire régner l’ordre. À cette énième opération, les journalistes ont été associés. Le départ prévu pour 7 h 30 n’a été effectif que peu après 10h. A l’heure du départ des soucis liés au manque de véhicules dédiés aux journalistes ont contraints certains à rebrousser chemin. Répartis en deux groupes, les pick-up et camions de la mairie ont pu se fondre dans les arrondissements 3, 8 et 9.
C’est près du commissariat de Tampouy que les agents municipaux ont débuté le travail par une prise constituée de chèvres et de moutons au nombre de 15. Après cette halte, le cap est mis sur une école, terrain de jeu favori des où caprins et ovins. Les enseignants ont salué le passage des forces de l’ordre.Les alentours du monument de la Paix et les abords du chemin de fer ont aussi été visités par la mission municipale. Après le décompte, c’est près 240 têtes de chèvres et moutons qui ont été placées en fourrière à la mairie de l’arrondissement de Sigh-Nonghin.Selon le directeur de la police de salubrité et de tranquillité urbaine, Alidou Tinto, environ 400 animaux vont être capturés pour la seule journée. « Pour ces quatre jours d’opération, toute la ville de Ouagadougou est concernée à raison de 3 arrondissements par jour. C’est une mission spéciale et on a invité la presse pour sensibiliser les populations. Nous sortons chaque jour mais rien ne change.Passé le délai de 72 h en fourrière, les animaux seront vendus aux enchères. », a confié l’inspecteur de police.
« La sensibilisation doit continuer », So Yacouba
Illiase Ouédraogo, est l’un des propriétaires de bêtes saisies. Pour connaitre le sort qui est réservé à ses chèvres, il a suivi le cortège municipal jusqu’à la mairie de Sigh-Nonghin. Il ressort de ses explications que son enclos s’est effondré, l’obligeant à attacher son bélier à la porte. « Mes femelles ont été emportées à quelques pas de chez moi », a-t-il confié. Tapsoba Sayouba, lui, a vu neufs de ses moutons emportés par l’opération. « Je me débrouille dans vie. Je ne peux pas comprendre que les animaux ne puissent pas sortir prendre de l’air à la porte. Dans la rue je n’en disconviens pas mais devant leur domicile. On m’a fait une réduction mais je ne suis pas en mesure de payer. On m’oblige à payer jusqu’à 10 000 F pour les brebis. C’est vraiment pas abordable », a-t-il lancé.
W. Harold Alex Kaboré