Attaques terroristes : « Depuis cinq ans, nous avons une espérance de vie d’un jour renouvelable »

Depuis l’attaque de Solhan qui a fait officiellement 160 morts dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin 2021, c’est l’émotion au sein de la population burkinabè. Et chacun y va de ses sentiments et de ses humeurs pour évoquer ce sujet. Nos compatriotes ont postés plus de 1 500 commentaires sur la page Facebook du président, Roch M. C. Kaboré. Commentaires souvent au vitriol pour dénoncer l’inefficacité de notre stratégie de lutte contre le terrorisme. Nous vous faisons, ci-dessous, l’économie de ces réactions.

Si certains abonnés de la page Facebook du chef de l’Etat ont envoyé des messages de compassion au président du Faso tout en remettant le sort du pays à Dieu et en priant pour le repos des âmes des victimes, d’autres, par contre, n’ont pas pu contenir leur colère face à ce nouveau drame. Il y en a qui pensent carrément que Roch devrait démissionner puisqu’il ne semble pas être en mesure, selon eux, d’assurer l’intégrité territoriale et le bonheur des populations.

Arouna Gnamou fait partie, dans une moindre mesure, de ce groupe. Avec toute la manière qui sied, il a répondu au post du en ces termes : «Excellence, nous avons trop entendu cette rhétorique. Il faut agir, trop c’est trop. Depuis 5 ans maintenant on a une espérance de vie d’un jour renouvelable. Mettez les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, si le commandement militaire est inefficace, il faut le remplacer. Donnez les moyens aux boys, nous ne doutons pas de leur capacité ».

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Quant à Souleymane Démé, il n’en peut plus des « RIP non sincères » que les uns et les autres placardent sous les publications lorsque des personnes sont tuées dans les attaques terroristes.  Pour lui, des têtes doivent tomber, notamment à la Sécurité et à la Défense, car elles ont échoué. « Ayez le courage de les démettre de leurs fonctions. Ils n’ont pas la solution… Essayez de nouveaux hommes », a-t-il préconisé. A en croire certains, le Premier ministre lui-même devait être limogé dès le moment où il avoué, devant le Parlement, n’avoir aucune stratégie pour lutter efficacement contre cette crise sécuritaire.

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Harouna Gnamba, lui, ne comprend pas pourquoi au lieu de réformer l’armée avec un général comme ministre de la Défense, le gouvernement persiste avec les réformes scolaires. Et d’attirer amèrement l’attention du président : « Que de malheur et de misère sous votre règne ».

« Monsieur le président, par le respect ponctué, je vous demande encore de mettre un mécanisme de suivi pour neutraliser ces individus malintentionnés qui créent des insomnies à nos populations… Je voudrais terminer en suggérant de mettre en place une nouvelle armée de l’Afrique de l’ouest qui serait spécialisée dans la neutralisation de ces terroristes », tel est le message d’Eustache Prudencio Sotodji.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que si certains semblent avoir la solution au problème, d’autres se posent des questions, souvent avec une note de découragement. « Monsieur le président, le problème est à quel niveau ? Est-ce que notre Etat est faible à ce point ? », s’est interrogé Rasmané Kindo. Quant à Ayouba Yaro, il se demande s’il ne serait pas judicieux de chercher le dialogue avec « ces barbares » afin que le bain de sang cesse définitivement dans le Sahel.Cependant, pour Soumaïla Korsaga, tant que le Mali constituera la base arrière des terroristes, le Burkina Faso n’aura jamais la paix.

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D’autres vont plus loin dans leur argumentaire. En effet, ils sont convaincus que le Burkina doit arrêter de collaborer avec la France dans la lutte contre le terrorisme. « Vous verrez que le terrorisme mourra de sa propre mort », a soutenu Evariste Guianeyeri Le Pacificateur,

Zalissa Soré