Tchad : une plainte à la CPI contre le gouvernement
Contre le gouvernement tchadien qu’elles accusent de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, quatre organisations de défense des droits de l’Homme viennent de saisir la Cour pénale internationale, invitant son procureur à ouvrir une enquête.
Alors qu’il vient tout juste d’être désigné procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan verra sur sa table la plainte déposée par quatre organisations de défense des droits de l’Homme contre le gouvernement tchadien. Justice en Action, la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme, la Convention tchadienne de défense des Droits de l’Homme et l’Association Utopie Nord-Sud, dépositaires de la plainte, accusent le gouvernement tchadien de crimes de guerre et crimes contre l’Humanité.
Ces crimes présumés auraient été commis depuis un an par l’Armée nationale tchadienne (ANT), notamment lors de l’opération Colère de Bohoma menée en avril 2020 par le président Idriss Deby, dans la zone du Lac Tchad, contre les terroristes de Boko Haram. « De nombreux prisonniers du groupe terroriste sont portés disparus ou ont été torturés, tués ou jugés sommairement par les autorités tchadiennes » souligne l’avocat des plaignants, Me Philippe Larochelle qui a écrit au procureur de la CPI.
Outre les présumées exactions perpétrées lors de Colère de Bohoma, l’ANT aurait été également commis des crimes de guerre à la faveur du conflit armé l’opposant aux rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), estiment les quatre associations qui dénoncent une dégradation de la situation politique du pays entre octobre 2020 et avril 2021, situation notamment marquée par des intimidations et tortures subies par des hommes politiques de l’opposition et des dirigeants de la société civile.
B.K.