Premières épreuves du CEP : « C’était facile mais l’étude de texte là… »
C’est parti pour les examens du Certificat d’études primaires (CEP) et du Concours d’entrée en sixième auxquels prennent part plusieurs milliers d’écoliers à travers le pays. A l’école primaire Kamsonghin A de Ouagadougou, les premières épreuves ont été administrées sans anicroches majeures, selon le responsable du centre. Mais comment les élèves trouvent-ils les premiers sujets ? Les avis sont divergents. Par contre, l’imperméabilité d’une épreuve semble faire l’unanimité : l’étude de texte, jugée « assez corsée ».
Après les trois premières épreuves (dictée, Rédaction et étude de texte) de la journée, c’est la pause à l’école Kamsonghin. Pour les élèves, c’est le moment idéal pour se refaire les forces. Quand les uns retournent à la maison pour se restaurer, les autres se ruent vers une cantine à laquelle ils se sont abonnés pour la circonstance. D’autres encore prennent d’assaut le petit marché, qui pour s’acheter un morceau de pain, qui pour s’offrir un jus rafraîchissant. Passé ce moment de reprise de forces, on se remet aux révisions, histoire d’aborder les prochaines épreuves avec sérénité.
Sous l’ombrage généreux d’un arbre, un groupe de six filles partagent un table-banc. Elles ont l’air joyeux. Entre deux coups d’œil dans le cahier des leçons de la science, l’une des prochaines épreuves, on se taquine, on échange des tapes à l’épaule. On rit parfois aux éclats. Pour la plupart d’entre elles, les premières épreuves n’ont pas été si difficiles au point de semer le doute et la panique. Oumaïmatou Sakandé est convaincue d’avoir fait du bon travail, elle qui prend part à l’examen du CEP pour la première fois. Elle dit avoir surtout aimé la rédaction où il a été demandé à chaque candidat de raconter une séance de montée du drapeau national dans son école. Outre la rédaction, la petite Oumaïmatou pense qu’elle s’en est bien sortie avec la dictée, un texte adapté de l’écrivain français Emile Guillaumin et intitulée « Savoir lire ». Comme elle, nombre d’autres candidats estiment que si les prochaines épreuves sont aussi abordables que les premières, il faut considérer que le diplôme qui leur permettra d’accéder au cycle secondaire est déjà dans la poche.
Par son calme et son regard perdu, Sylvianne Guigma se démarque du groupe des filles. Interrogée sur ce qu’elle pense des trois premières épreuves, elle répond sur un ton de découragement : « je ne m’attendais pas à des sujets aussi difficiles. Les épreuves de dictée et de rédaction ont été plus ou moins abordables mais l’étude de texte là…c’était compliqué », a-t-elle déclaré en soupirant.
Sylvianne n’est pas seule à avoir trouvé difficile l’épreuve d’étude de texte. Même dans le milieu enseignant, certains estiment que ce n’est pas le genre de sujet qu’il fallait administrer aux candidats. C’est par exemple l’avis d’Assétou Sakandé, institutrice de la classe de CM2. « Après avoir vu les premières épreuves, on peut dire qu’elles ne sont pas à la portée des candidats. Je trouve la partie vocabulaire de l’étude de texte la plus difficile pour des élèves du primaire », a argué l’enseignante. Et de déplorer le fait que le choix des sujets n’ait pas tenu compte du contexte sanitaire marqué par la covid 19 qui, en 2020, n’a pas permis d’achever les programmes d’enseignement. « On s’attendait à un CEP covid pour donner plus de chance aux candidats », a déclaré celle qui officie à l’école primaire Kamsonghin C.
Qu’à cela ne tienne, l’administration des épreuves se déroule sans quiproquo dans ce centre de Kamsonghin A, foi de son président, Edouard Ouédraogo. Et d’assurer qu’en dépit de quelques candidats malades vite pris en charges à l’entame des hostilités, presque tous les 303 candidats affectés au centre ont démarré et poursuivent leur examen sans incident.
Bernard Kaboré