Centre-est du Burkina : “les écoles se vident au profit des sites d’orpaillage”
Il ressort d’une série des reportages réalisés par la Direction de la communication du ministère de l’Education nationale, que la question des abandons scolaires est préoccupante dans la région du Centre-Est. L’entretien accordé par Julien G Yougbaré, Directeur régional des Enseignements post-primaire et secondaire (DREPS) du centre Est, en dit long. Avec 340 établissements scolaires, la région du Centre-Est enregistre 57 établissements directement affectés par l’orpaillage identifié comme responsable de 50% des cas d’abandons scolaires au secondaire dans cette région où ces abandons s’élevaient à 856 cas en 2018-2019.
À cela s’ajoute la question non moins liée à l’orpaillage, des grossesses en milieu scolaire qui, selon la dernière enquête en date, a atteint un pic de 517 cas en 2018-2019. De cet effectif, 37,9% ont entre 15 et 18 ans et 60,9% chez les filles de plus de 18 ans. Un chiffre en croissance de 7,7 % par rapport 2017-2018. Les cas de mariages précoces sont également recensés dans cette région avec 19% des cas d’abandons. Afin de ne pas se laisser entraîner dans cet engrenage, les responsables et acteurs de l’éducation de la région ont enclenché une riposte avec l’appui de partenaires tels que l’ONG Enabel, Plan et le Projet d’appui à l’accès et à la qualité de l’éducation (PAAQE). Ainsi, 64 conférences ont été animées sur la question des grossesses, 12 sur les mariages précoces, 14 sur l’orpaillage et 48 sur le civisme à travers la région. Sous l’impulsion du Dispositif national d’évaluation (DNE), des comités de lutte contre la présence des élèves sur les sites d’orpaillages, seront créés dans les 13 communes aurifères.
Monsieur Yougbaré a cité également les allocations financières de l’Etat qui contribuent énormément à la lutte contre ces fléaux. Même si le nombre de 420 cas d’abandons recensés en 2021, est dans une tendance baissière, face à un taux de croissance des établissements qui est passé de 4% en 2016 à 16,9% en 2021, ces actions s’avèrent très insuffisantes et le cycle amorcé n’est pas près d’être maîtrisé sans des actions fortes et une synergie d’action des acteurs à tous les niveaux.
Synthèse de W. Harold Alex Kaboré
Source : DCPM/MENAPLN.