France : le Panthéon ouvrira ses portes à une femme noire, Joséphine Baker
Fin novembre 2021, le Panthéon ouvrira ses portes à l’artiste franco-américaine, Joséphine Baker, née en 1906 et morte en 1975. L’annonce a été faite ce 23 août par la présidence française. Militante antiraciste qui s’est par ailleurs engagée dans la Résistance en pleine seconde guerre mondiale, Joséphine Baker sera ainsi la première femme noire à reposer dans la nécropole laïque des « grands Hommes » français.
Ce fut d’abord une pétition lancée sur les réseaux sociaux il y a de cela quelques mois. ‘’Osez Joséphine », le nom de cette pétition signée par plusieurs milliers de personnes pour la panthéonisation de Freda Josephine McDonald alias Joséphine Baker. Et c’est chose presque faite, à en croire l’annonce de la présidence française : le 30 novembre prochain, cette franco-américaine entrera au Panthéon, rejoindra une quatre vingtaine d’autres personnalités auxquelles l’Hexagone est reconnaissante. Après Simone Veil, Sophie Berthelot, Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, elle sera la sixième femme et la toute première Noire à y accéder.
Pour nombre de personnes dont les commentaires ont vite inondé la toile, c’est un hommage mérité qui est ainsi rendu à Joséphine Baker, rappelant au passage ce qu’a été la vie de cette artiste américaine naturalisée Française.
Né à Saint-Louis (Missouri) en 1906, Joséphine Baker a grandi sans son père. Elle découvre très tôt la musique. Victime de racisme aux Etats-unis, elle part en France. A 19 ans, elle se produit comme danseuse burlesque dans les music-halls de Paris. Plus tard, elle se lance dans le chant et la comédie dans des films, devient l’artiste la mieux payée d’Europe. On lui doit des tubes à succès comme « J’ai deux amours » sortie en 1931 ou encore « Ma Tonkinoise ».
Mais la star n’est pas mieux connue par son talent d’artiste que par ses combats à divers fronts. Devenue française par son mariage en 1937, Baker utilise sa notoriété pour des messages de haute importance. Elle s’engage entièrement dans la Résistance lors de la seconde guerre mondiale. Elle s’immisce notamment dans des réceptions données dans les ambassades étrangères pour recueillir de précieux renseignements sur les mouvements des troupes allemandes et de leurs alliés. Sur d’autres fronts, elle défend la cause féminine, combat le racisme et l’antisémitisme. Pour la petite histoire, elle a participé, en 1963, à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté aux côtés de Martin Luther King.
Morte en 1975, Joséphine Baker repose depuis lors à Monaco. Selon le communiqué de l’Elysée, l’illustre disparue entrera au Panthéon au nom du « combat qu’elle mena toute sa vie pour la liberté et l’émancipation ». Elle y entrera parce qu’elle « incarne l’esprit français », toujours selon la présidence française.
Bernard Kaboré
