Défense nationale : « Un grand chantier va s’ouvrir », annonce le général Barthélémy Simporé
A la faveur d’une conférence de presse conjointe, animée ce 27 août 2021 à Ouagadougou, le ministre délégué à la Défense nationale, le général Barthélémy Simporé et son collègue de la Sécurité, Maxime Koné, ont annoncé de grandes réformes qui devraient donner plus d’efficacité à la lutte contre le terrorisme. Amélioration des conditions de vie et de travail des troupes, renforcement de la coopération militaire, … Bref, la défense et la sécurité connaitront de « grands bouleversements ».
Après plusieurs semaines d’absence, de vacances si vous préférez, le gouvernement renoue avec ses rencontres d’information. L’exercice, faut-il le rappeler, est d’entrainer les hommes de médias sur les sujets relatifs aux grands défis de la nation.
Pour ce point de presse de rentrée, le Premier ministre, Christophe Dabiré a dépêché trois collaborateurs au Service d’information du Gouvernement : le ministre délégué à la Défense nationale et des anciens combattants, Aimé Barthélémy Simporé, ses collègues de la Sécurité et de la Communication, respectivement, Maxime Koné et Ousséni Tamboura. Si ce dernier, par rapport à ses deux collègues, a tenu le moins le crachoir, c’est au regard du sujet inscrit à l’ordre du jour : la sécurité et la défense nationales.
Non sans saluer la mémoire des victimes des attaques terroristes et rendre hommage aux troupes combattantes sur le terrain, le fraîchement nommé général de brigade, Barthélémy Simporé et son collègue de la Sécurité, se sont attardés sur des réformes gouvernementales entreprises depuis des mois, voire des années afin de donner plus d’efficacité à la lutte contre l’insécurité.
Traquer ceux qui soutiennent les terroristes
Des réformes traduites par une politique et une stratégie de sécurité nationale. A croire les conférenciers du jour, ces nouveaux référentiels de lutte sont quasiment à point. Reste à les soumettre au législateur. Mais d’ores et déjà, ces documents, à écouter les deux envoyés du gouvernement, augurent des réponses adéquates au mal qui ronge le Pays des Hommes intègres depuis maintenant six années sanglantes.
Selon maxime Koné, la stratégie est basée sur une évaluation de la menace. Le contexte actuel, dit-il, indique que « ceux qui nous attaquent sont à l’intérieur-même de nos frontières » et « la menace tend à se métastaser et à atteindre des espaces pacifiques ». Pour le premier des flics burkinabè, la réponse ne va plus se limiter à l’aspect militaire. Elle sera holistique, prendra diverses formes. Elle prendra par exemple en compte l’aspect diplomatique, car « toute crise est intérieure est traversée par une dynamique de soutien extérieur aux belligérants ». Et c’est pour cela que « ceux qui soutiennent les terroristes seront traqués », foi de Maxime Koné. A ce volet diplomatique s’ajoutent bien d’autres qui vont de l’humanitaire à la communication en passant par la justice et l’administration. A réponse stratégique, priorités stratégiques. L’une des actons prioritaires, selon le ministre de la sécurité, demeure la mobilisation de toute la nation. Car, « cette lutte va au-delà de nos positionnements politiques, de nos clivages idéologiques et confessionnels ». Autre défi prioritaire, la mobilisation des ressources. « Nous allons travailler à en mobiliser le maximum », a assuré Maxime Koné, ajoutant que le gouvernement va par ailleurs œuvrer à consolider la confiance avec les populations mais aussi renforcer la coopération militaire avec les pays voisins. Pas question donc de se passer du soutien extérieur, même si l’option faite est de miser sur les capacités internes.
Qui attaque le Burkina ?
A croire les conférenciers, les secteurs de la sécurité et de la défense vont ainsi connaitre de grands bouleversements. Et si ce n’est le ministre délégué à la Défense qui l’a dit, « un grand chantier va bientôt s’ouvrir ». Il l’a d’ailleurs promis : des mesures administratives qui seront prises dans les jours à venir amélioreront les conditions de vie et de travail des hommes au front.
Qui attaquent le Burkina depuis 2015 ? Qu’en est-il de la négociation avec les groupes armés ? Autant de questions parmi d’autres que les journalistes n’ont pas manqué d’adresser à leurs interlocuteurs du jour.
Selon le général Barthélémy Simporé, les nombreuses attaques auxquelles le pays est confronté depuis six ans sont imputables à deux principaux groupes, à savoir le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) aidés tous deux par des groupes locaux sous-traitants. Aux actions de ces groupes s’ajoutent celles de bandes criminelles qui qui profitent de la situation pour sévir, ajoute le ministre délégué. Selon le général Simporé, la nouvelle approche donne la possibilité aux fils de la nation qui se sont retournés contre leur patrie de déposer les armes et de réintégrer la nation.
Bernard Kaboré