Société

Gouvernance politique : « Notre pays se trouve dans une impasse », Dr Arouna Louré

Médecin anesthésiste réanimateur à l’hôpital de district de Bogodogo, le Dr Arouna Louré n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche. En effet, plus d’une fois, ce clinicien a fait, via sa page Facebook, des postes dans lesquels il fustige la gestion du pays. Dans sa dernière publication intitulée « la réalité du terrain » et qui date de ce vendredi 10 septembre 2021, le Dr Louré estime que le Burkina Faso se trouve dans une impasse de gouvernance. Lisez plutôt.

Dr Arouna Louré

Nous sommes assez unanimes que notre pays se trouve dans une impasse de gouvernance. La corruption, le pillage, le vol et la gabegie de l’élite politique ont détruit l’autorité de l’État. Les conséquences inéluctables de tout cela ont été l’amplification de l’insécurité, l’incivisme, les conflits communautaires, l’enrichissement illicite faisant par la même occasion de notre pays un ÉTAT DÉFAILLANT, un ÉTAT EN DÉLIQUESCENCE. 

Cependant au vu de ce qui précède, combien sont-ils, ces Burkinabè qui occupent un poste politique ou un poste de nomination qui seront à mesure de maintenir leur train de vie, de payer l’éducation de leurs enfants s’ils venaient à perdre leur poste ? Allant des postes de ministre au plus petit poste de nomination en passant par notre assemblée nationale, combien sont-ils ceux-là qui sont capables de renoncer à leur privilège pour défendre une position par conviction ? Combien sont-ils ? Combien sont-ils dans les différentes directions, dans les différents ministères à être accrochés à un poste à cause des avantages licites et illicites ? 

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Ils sont probablement les moins nombreux, mais ils sont par ailleurs les plus influents sur les grosses décisions politiques. Aujourd’hui notre nation est en manque d’hommes et de femmes pétris d’une conviction inébranlable pour les causes communes. Notre patrie est en manque d’une CITOYENNETÉ. 

Nous avons détruit le socle qui faisait de nous des BURKINDI et fait naître un Burkinabè nouveau d’une avidité absolue au détriment du bien public. 

Cela dit, le combat sera rude, mais j’ai bon espoir que cette tendance changera de gré ou de force. En effet, lorsque nous toucherons le fond et que nous comprendrons que nul n’a un avenir dans un pays qui n’en a pas ; lorsque l’insécurité, les conflits communautaires, la famine, la décadence de nos services de santé (je ne parle pas de l’éducation, car nous vivons pleinement les effets néfastes de sa perfidie) s’inviteront dans nos grandes villes et que nous perdrons l’illusion d’être dans un pays stable, de gré ou de force nous allons réfléchir à la CITOYENNETÉ BURKINABÈ : le modèle de Burkinabè que nous devons être. 

Bon vendredi à tous !!! 

Dr Arouna Louré

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