Dialogue politique : accord total sur l’élection des maires au suffrage universel
Au terme du dialogue politique qui s’est déroulé les 27 et 28 septembre 2021, l’opposition et la majorité présidentielle ont trouvé des points d’accords sur certains sujets mais les discussions restent en suspens sur d’autres. Les deux partis se sont expliqué hier soir au cours d’un point de presse, à travers leurs porte-paroles, Me Gilbert Ouédraogo pour l’Opposition et Vincent Dabilgou pour la majorité présidentielle.
Défense et sécurité
« Les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité ont fait le point de la situation sécuritaire et cela a été suivi par la classe politique nationale qui a été invitée à apporter des solutions. Des recommandations ont été adoptées pour soutenir les FDS ; les VDP et les populations résilientes. Nous avons exhorté les autorités à poursuivre le travail de réorganisation et de peaufinage de la stratégie entamée pour permettre d’engranger de meilleurs résultats.
Réconciliation nationale
Sur le volet de la réconciliation nationale, le ministre d’Etat, Zéphirin Diabré, nous a fait le point d’étape par rapport à tout ce qui a été fait sur le terrain. Nous avons salué les efforts qui sont faits et avons pris l’engagement de travailler pour que cette réconciliation soit une réalité et ce sous de meilleurs auspices. Le forum est prévu pour se dérouler en janvier 2022.
Nous avons abordé le cas des exilés et posé des questions sur la démarche qui sera entreprise. Le gouvernement a précisé que sa démarche va se baser sur le triptyque vérité – justice – réconciliation nationale. L’Opposition a souhaité que dans le cadre de la recherche de l’apaisement, on puisse avoir une suspension des dossiers en cours de sorte à ce que cela puisse être reversé dans le cadre du processus de réconciliation nationale. A ce sujet, il a été répondu que cela se fera en fonction du triptyque mais il n’en demeure pas moins que l’Opposition a affirmé sa volonté de voir cela pris en compte et s’est inquiétée de la concomitance entre la tenue des procès et le forum sur la réconciliation.
Les réformes électorales
Des questions relatives au forum électoral et plusieurs points y afférant ont été abordés, notamment le mode de scrutin. Nous avons eu un consensus sur la désignation des exécutifs locaux à savoir les maires des communes du Burkina Faso au suffrage universel direct. Pour la désignation des présidents de Conseils régionaux, nous nous sommes entendus sur la nécessité de maintenir le statu quo à savoir qu’ils seront désignés comme cela se fait actuellement.
Un consensus sur le scrutin de liste pour l’élection des conseillers municipaux avec les mêmes circonscriptions électorales (le village, le secteur) comme cela se fait actuellement. Un consensus sur la validité des cartes électorales a aussi été trouvé. Les cartes qui devaient expirer seront valables jusqu’en décembre 2022. Nous avons marqué notre accord afin qu’elles puissent servir pour les prochaines élections.
Un point non-consensuel
Le point non consensuel a porté sur la mise en œuvre de ces dispositions consensuelles. En effet, pendant que la majorité souhaitait que ces dispositions soient applicables dès ces élections à venir, l’Opposition, quant à elle, a souhaité qu’elles soient actées et applicables à compter des élections de mai 2027 afin de prendre le temps d’expliquer le processus aux populations et de maintenir le statu quo pour les élections à venir.
Concernant le vote des déplacés internes, il se fera sur leur lieu de résidence parce qu’il s’agit d’élection de proximité. Au niveau des zones à fort défis sécuritaire, il s’agira de faire le constat avec l’armée, le Premier ministère, le Conseil d’Etat et la CENI trois mois avant les élections dans les zones ou les élections vont se dérouler, de sorte à ce que tout le monde puisse être informé et savoir où voter en mai 2022.
Toujours à ce niveau, dans une commune ou un département, il faut qu’il y ait au moins la moitié, c’est-à-dire 50% des villages où l’élection peut se dérouler avant que cette élection puisse se tenir. Il reste des choses à préciser. Au niveau du village, le bureau de vote doit concerner tout le village et ensuite toute la commune. Il faut qu’il y ait au moins 50% des circonscriptions de la commune qui aient pu voter pour que ce vote soit validé. Cela va être fait à travers un rapport circonstancié de la CENI adressé au PM qui va saisir le Conseil d’Etat qui va constater cette situation.
Le Genre
La question du quota genre n’a pas été occultée. Le dialogue politique s’est engagé à accompagner les femmes dans leur lutte en vue d’améliorer le positionnement des femmes et trouver des formules à leurs préoccupations.
Financement des partis politiques
La question des partis politiques a également été abordé notamment la question du financement. Il a été décidé de mettre en place une commission bipartite majorité opposition de 6 personnes pour travailler à peaufiner les différentes propositions à reverser au ministère de l’Administration territoriale et au comité de suivi pour décision à prendre dans le sens de l’élargissement des bénéficiaires du financement des partis politiques ».
W. Harold Alex Kaboré