Le prédicateur Djafar, de son vrai nom, Djafarma Héma Ouattara est décédé ce 15 octobre 2021 à Abidjan des suites de maladie, apprend-on de plusieurs sources. Il avait 77 ans.
Beaucoup s’accorderont à dire que la ville de Sya, voire le Burkina, perd un prédicateur hors commun. Un prêcheur pas comme les autres, Djafar en était un. Maître coranique, théologien, marabout, l’illustre disparu avait bâti sa réputation sur une philosophie à lui de la vie ainsi que sur la pratique religieuse.
Connu pour ses prêches virulents, Djafarma Héma Ouattara s’intéressait à tous les sujets de la vie courante. Les membres du gouvernement, les artistes, ses coreligionnaires, le citoyen lambda, bref. Ses critiques n’épargnaient personne. Aux yeux de certains, l’homme qui prétendait détenir toute la vérité en basant ses prédications sur la Bible et le Coran incarnait la sagesse. Mais pour bien d’autres personnes, il était plutôt au bord de l’intégrisme.
Djafar est né en 1944 à Goindougouba, dans la province de la Comoé.Il débute l’école coranique à Bondokuy avant de se retrouver plus tard à Tombouctou, au Mali, au Sénégal et dans bien d’autres pays. Après une dizaine d’années passées à l’étranger, il regagne le Burkina en 1971, s’installe à Bobo-Dioulasso d’où il crée, en 1992, le Comité culturel de la génération des trois Testaments(CCGT). Entre temps, le guide religieux est envoyé en prison pour ses propos tranchants et durs, puis contraint à l’exil. De retour au pays, il a continué ses activités de prédication et de maitre coranique. Avant d’être emporté par la Grande faucheuse, à 77 ans, Djafar disposait d’une école de plusieurs centaines de disciples.
B.K.
