Justice

Procès contrebande de carburant : l’ accusé Dayamba Lassane explique son mode opératoire

L’audience du procès pour contrebande de carburant a repris ce 17 novembre 2021 avec plusieurs accusés à la barre au tribunal de grande instance de Ouaga. Parmi eux, Dayamba Lassane, poursuivi pour contrebande aggravée et mise en danger de la vie d’autrui. Des faits que l’intéressé a reconnus et d’ expliquer son mode opératoire.

Image d’illustration (Internet)

«Oui  je reconnais les faits ». Cette déclaration est celle de l’accusé Lassane Dayamba. Pèsent sur ses épaules les charges de contrebande de carburant et de mise en danger de la vie d’autrui. De concert avec Karim Dialga, ce sont 70 barriques de carburant qu’ils faisaient rentrer 3 fois par mois nuitamment au Burkina pour des destinations comme Mogtédo, Pabré et autres. « Cette opération se passait à 20h pour éviter les contrôles douaniers, parce qu’on savait que c’est interdit », a avoué Lassane Dayamba à la barre. Une fois le carburant au Burkina Faso, il procédait à l’identification des stations à qui il proposerait son produit en cas de rupture. Avec lui, il y a la possibilité que le client paie par tempérament et le litre lui est vendu à 565f au lieu de 570f, le tarif normal de la SONABHY. Néanmoins un hic a conduit beaucoup de clients à prendre leur distance d’avec lui: il ne donnait pas de bon de livraison, prétextant qu’il a beaucoup de commandes et par conséquent il n’a pas le temps pour les établir. Dans ces transactions illicites, l’accusé a eu à ravitailler des receleurs aujourd’hui aux arrêts comme Daouda Kaboré,  Souleymane Djiguemde , Gustave Yougbare, Raphael Zongo, Evrard Steeve Tougouri, Daouda Sore, et Souleymane Kagambèga. Appelés à la barre, ces derniers ont reconnu avoir traité avec Lassane Dayamba.

En ce qui concerne la deuxième charge, l’accusé a dit avoir conscience que le transport du carburant tel qu’il le faisait exposait la vie d’autrui. Toutefois, il a avoué à la barre, que son dépôt était en brousse et que grâce à un aspirateur il transférait le carburant des barriques à son camion-citerne avant de servir ses clients. Il rassure que pour des questions de sécurité, il surveillait 24h sur 24h son dépôt et qu’en son absence, on y amenait pas d’essence.

Image d’illustration (Internet)

Sorgho Mamadou Pascal, lui ne reconnait pas les faits de contrebande de carburant ni de mise en danger de la vie d’autrui. Il rejette ces accusations parce qu’affirmant  qu’il ne vend, ni n’exporte du carburant. Il reconnait qu’il est le facilitateur entre les transporteurs de Karim Dialga et les postes de contrôles. Pour lui quand les camions de Karim Dialga, chargés de barriques qui pouvaient avoisiner les 90 à 100 fûts par mois, arrivent vers Fada, il se charge de faciliter leur passage en allant parler aux agents. Son rôle s’arrêtait à cela, mais de préciser que 400 000f était remis aux deux postes de contrôles dont 200 000f chacun. Mais quand le procureur lui demande de se prononcer sur le fait qu’un camion dont il est propriétaire a été saisi avec du carburant, Sorgho Mamadou Pascal, nie être impliqué de près ou de loin dans cette affaire. Pour lui, son camion est fait pour le transport du ciment et du fer pour les constructions. Il reconnait plutôt que le chargement de carburant saisi était un deal de ses employés.

Lire aussi: Procès contrebande carburant : Un bricoleur de citernes à la barre

Quant à la deuxième charge, la mise en danger de la vie d’autrui, il ne reconnait pas non plus ce délit, puisque, selon ses conseils, monsieur Sorgho n’a pas de dépôt de carburant. Des faits que l’accusé avait pourtant reconnu devenant les enquêteurs. Il les nie à présent et justifie cela par des difficultés de langue. Son français est approximatif et il ne comprenait pas bien les questions des enquêteurs. A cela s’ajoutent, précise-t-il, les conditions stressantes dans lesquelles il a été arrêté.

Camille Baki

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