Blocage convoi militaire français : « nos commandes d’armes survolent aussi la France avec son accord », Alpha Barry
Au cours d’une conférence de presse animé cet après-midi, 24 novembre 2021 à Ouaga, le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, a expliqué le bien fondé du passage du convoi de l’armée française au Burkina Faso. Selon lui, il est toujours sur notre territoire et les autorités travaillent afin qu’il quitte le Burkina Faso pour le Niger puis Gao .
« Tout ce qui se passe se fait avec l’accord de l’état-major des armées et le convoi est escorté par notre Gendarmerie nationale. Des rumeurs sur les réseaux sociaux parlent d’une action en vue d’armer les terroristes. C’est un convoi régulier. », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Alpha Barry, qui a expliqué qu’il comprend la colère des manifestants de Kaya et des autres localités au regard de la dégradation de la situation sécuritaire, mais les appelle à rester calme car la situation est gérée au plus haut niveau par les autorités de ce pays.
De l’avis du chef de la diplomatie burkinabè, c’est en connaissance de cause que les autorités ont laissé traverser ces engins roulant. « Notre pays est enclavé et nous avons besoin des autres puisque nous traversons aussi leur territoire. Ce n’est pas uniquement la France qui passe par le Burkina Faso. Récemment, un convoi des FAN du Mali est passé ici en provenance du port de Lomé et il a été accompagné. Une autre du Niger est tombé sur une mine entre Kantchari et Fada N’Gourma. Quand nous commandons des armes, il faut traverser l’espace aérien français, nous sollicitons le survol de la France et mieux il arrive que nous bénéficions de l’aide de la France en cas de blocage dans des pays européens », a-t-il confié.
Pour illustrer la bonne coopération entre la France et le Burkina Faso en matière de lutte contre le terrorisme, le ministre a indiqué que notre pays a bénéficié du soutien de l’Hexagone lors de l’attaque de Inata. « On a tenté d’envoyer des renforts au cours de l’attaque mais l’équipe est a été victime d’un d’engin explosif. Il a fallu l’aide française. Un pont aérien constitué d’avions et d’hélicoptères a permis de transporter des hommes, du matériel, de l’armement, des vivres sur place à Djibo et par la suite à Inata. De temps à autre on fait appel à Barkhane dans la région pour pouvoir opérer. On ne gagne pas seule cette guerre. Les terroristes traversent les frontières ».
A quoi sert le G5 Sahel ? Le G5 sahel contribue avec un bataillon. Il intervient sur des espaces précis. La menace était établie à certains niveaux de nos frontières et est devenue plus intense à l’intérieur. Elle fait son travail mais les armées nationales doivent jouer aussi leur partition. La lutte contre le terrorisme est une affaire du Burkina Faso. Nous avons avec la France une coopération pour nous appuyer à la demande quand celle-ci est formulée. On doit se concentrer sur nos FDS. Même si la France a des moyens importants, elle est obligée de faire appel à d’autres alliés puisqu’elle ne peut pas faire face seule au terrorisme. Il n’existe pas de drones qui couvrent tout l’espace sahélien et voit les combattants terroristes. On fait des amalgames et on surestime les capacités de certains alliés. Par exemple pour renseignement, la France s’appuie sur d’autres Etats. Pas de violation des conventions. Notre territoire n’est pas livré à la France. C’est d’abord notre responsabilité et nos FDS font le boulot avec beaucoup de bravoure.
La rupture de la connexion internet est-elle liée à l’avancée du convoi français ? Ce désagrément n’a aucun rapport avec les incidents qui ont émaillé la progression de nos alliés français.
W. Harold Alex Kaboré