Assisses nationales sur l’Education : « Nous avons assisté à la remise en cause de nos acquis », le coordonnateur des syndicats de l’éducation
Les assisses nationales sur l’Education se sont tenues du 18 au 20 novembre 2021. Après cette rencontre, la Coordinations nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) a donné une conférence de presse ce 7 décembre 2021, en vue de donner sa lecture sur sa participation et sa position sur les thématiques qui ont été abordées au cours des travaux.
Dans le cadre de la préparation des assises, la CNSE a dénoncé sa mauvaise implication dans le processus. Elle a donc décidé de ne pas participer aux ateliers de validation du document de base du gouvernement au regard de la mise à disposition tardive dudit document. Dans la même veine, la CNSE n’a pas avalisé l’élaboration d’un document d’orientation qui dégage les objectifs visés par la tenue des assises. Les objectifs des ces assises selon le coordinateur de la CNSE, Siaka Traoré, sont :
– Sceller un pacte national sous la forme d’une trêve sociale de 5 ans pour la mise en œuvre des conclusions consacrant les reculs démocratiques et sociaux dans le secteur de l’éducation ;
– prendre des mesures de restrictions des libertés démocratiques et syndicales par l’interdiction de la grève et des manifestations publique ;
Faire accepter des mesures de remise en cause des acquis suivants : la gratuité et l’obligation scolaire de 6 à 16 ans reconnues par la loi ; les avancées consacrées par le protocole d’accord gouvernement/ CNSE ; les libertés reconnues aux acteurs de l’éducation pour la constitution et les lois spécifiques sur la liberté syndicale, d’organisation, de réunion, de manifestation, etc.
Il ressort de la déclaration liminaire que les syndicats ont défendue de nombreux points comme la gratuité scolaire. Sur ce point, le coordinateur de la CNSE et ses camarades ont maintenu que c’est un moyen pour améliorer l’accès et la qualité de l’éduction. Selon eux, c’est indispensable de l’élargir au préscolaire comme recommandé par les syndicats.
S’agissant des manuels scolaires, la position des syndicats est connue a en croire, Anatole Zongo du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS). « Il faut les rendre disponibles dans les écoles avant le début de chaque rentrée scolaire et en nombre pour les apprenants. Leur contenu devra être revu afin de les adapter aux réalités du pays tout en veillant à préserver leur qualité et leur mécanisme de stockage », a-t-il confié.
La question de la fonction des enseignants a elle aussi été défendue. Le conférencier, par ailleurs coordinateur de la CNSE, a expliqué que leur corporation a parlé de la nécessité de recruter aussi bien le personnel enseignant que du personnel administratif et de gestion de l’éducation en nombre et sur la base de la croissance démographique et du développement de l’éducation. « Sur le plan de la formation des personnels l’argumentaire des syndicats a porté sur le contenu de la formation dans les instituts, la valorisation des diplômes professionnels, mais surtout le maintien et le renforcement des cadres existants dont les conférences annuelles et le retour des groupes d’animation pédagogiques », a-t-il détaillé.
Pour les animateurs de la conférence de presse, il ne s’agit pas de spéculer sur les résultats des conclusions des assises nationales mais de défendre des points. « Les assises ont une force de proposition. Lorsque le gouvernement aura tranché, nous aviserons », conclu Souleymane Badiel de la Fédération des Syndicats nationaux des Travailleurs de l’Education et de la Recherche (F-SYNTER).
W. Harold Alex Kaboré