Procès sur assassinat de Thomas Sankara : « Blaise était protégé par les services secrets français », Etienne Zongo
Ouverte le 23 décembre dernier, la lecture des procès-verbaux des témoins absents cités par le parquet a pris fin ce mercredi 5 janvier 2022. Ce sont les PV des feu Valère Somé et John Rawlings, d’Etienne Zongo, de Keli Nordor et de Tsikata Kojo qui ont clos la série. Ce qui ressort des déclarations d’Etienne Zongo, c’est que Blaise Compaoré était protégé par les services secrets français.
Valère Somé, John Rawlings, Etienne Zongo, Keli Nordor et Tsikata Kojo sont les derniers témoins à voir leurs déclarations lues devant la cours dans le cadre du procès sur assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons. Aide de camp du père de la révolution au moment des faits, Etienne Zongo dans sa déclaration devant le juge d’instruction en 2016, a rejeté l’idée selon laquelle Thomas Sankara voulait attenter à la vie de ses camarades comme Blaise Compaoré.
De ce qui ressort de son PV lu par le greffier militaire , Blaise était sous écoute et tous ses agissements étaient connus des services de renseignement. Selon son témoignage, si l’intégrité physique de Blaise n’a pas été atteinte c’est grâce au natif de yako (Thomas Sankara), qui s’opposait à toute idée de ce genre. Au contraire à la lecture des dépositions de cet aide de camp, Blaise a tenté d’assassiner Sankara le 8 octobre 1987 en lui demandant de venir le voir parce qu’il est malade. Le plan était selon ses déclarations d’abattre le président à son arrivée au domicile de Blaise. Heureusement lui et ses hommes ont déjoué le coup.
S’agissant des implications extérieures dans le drame du 15 octobre 1987, l’ex aide de camp a confié au juge d’instruction que Blaise avait été recruté par l’ancien président ivoirien Houphouët Boigny qui en voulait beaucoup au président Sankara. Pour Etienne Zongo, si la Côte d’Ivoire a recruté Blaise Compaoré, il était protégé par les services secrets français et il l’est toujours. En poursuivant son témoignage, Etienne Zongo a confié au juge qu’un avion était apprêté à l’aéroport pour Blaise au cas où le coup échouait. Par conséquent, il rejette le fait que Blaise dise qu’il était alité au moment des évènements.
De la lecture des déclarations de l’ancien président ghanéen, John Rawlings, de Tsikata Kojo et de Keli Nordor, ambassadeur du Ghana au Burkina Faso au moment des faits, ont reconnu tous l’implication de l’extérieur dans l’assassinat de Sankara et de ses compagnons. Entre autre pays, les USA, la France, la Libye et le Togo.
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La lecture des PV des témoins étant finie, le président a suspendu l’audience qui doit reprendre le lundi 10 janvier 2022 avec les dépositions des témoins par visioconférence. Cette fois-ci ce sont des témoins cités par les avocats de la partie civile.
Camille Baki