Sanctions contre le Mali : Bamako tente de se construire un nouvel axe de coopération régionale
Une délégation de plusieurs ministres, conduite par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, s’est rendue ce 18 janvier 2022 à Nouakchott, en Mauritanie. La veille, la même délégation avait été reçue par le président de la transition guinéenne, le colonel Mamady Doubouya. Des visites dont l’objectif est de renforcer les liens de coopérations entre le Mali et les pays visités. Une alternative aux sanctions de la CEDEAO.
Selon un communiqué de la présidence guinéenne, « les questions liées, entre autres, à la sécurité, à la circulation des personnes et des biens ainsi qu’au renforcement du partenariat stratégique durable ont fait l’objet d’échanges » entre la délégation malienne et les autorités guinéennes.
Dirigés par des gouvernements de transition, les deux pays ont convenu de continuer à « partager leurs expériences respectives sur la transition au titre des avantages comparatifs et dans un esprit d’ouverture et de dialogue franc avec la communauté internationale », indique le communiqué de la présidence guinéenne.
Pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré à la presse que « les relations entre la Guinée et le Mali sont excellentes » d’autant plus que « les deux pays frères sont liés par l’histoire, la culture et la géographie ».
Cette visite intervient au moment où Bamako est placée sous embargo par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) ainsi que des pays occidentaux, dont la France. La Guinée est également suspendue des instances de la CEDEAO, avec des sanctions financières ciblées. A l’occasion de cette visite, la Guinée a rappelé que ses frontières avec le Mali restent ouvertes.
Après la Guinée, la délégation malienne s’est rendue ce mardi 18 janvier en Mauritanie pour y rencontrer les autorités de ce pays non membre de la CEDEAO.
Bamako tente-t-il ainsi de se construire un axe de coopération à même de lui permettre de contourner l’embargo de la CEDEAO ? La réponse est, en tout cas, évidente pour nombre d’observateurs de la crise malienne. A l’analyse, un renforcement de l’axe Bamako-Nouakchott, par exemple, pourrait permettre au Mali de faire transiter une partie de son fret par la Mauritanie, les frontières des pays membres de cette organisation lui étant fermées.
Bernard Kaboré