Situation nationale : Roch Kaboré et Bala Sakandé auraient signé leurs démissions

Alors que la télévision nationale est investie par des militaires encagoulés et que les populations sont suspendues à l’attente d’une déclaration officielle, des dizaines de personnes ont convergé, en mi-journée de ce 24 janvier 2022, vers la Place de la Nation de Ouagadougou pour y manifester leur soutien à l’armée. Du Camp Guillaume Ouédraogo, en face de de la Place, des civils qui auraient eu des pourparlers avec des militaires sont ressortis et ont annoncé la démission du Chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale.

Le soleil est au zénith quand des dizaines de personnes ont pris d’assaut la place de la Nation de Ouagadougou. Sur l’aire de ce haut lieu des manifestations, un groupe de personnes accomplissent la deuxième prière musulmane de la journée tandis que d’autres se prêtent aux questions des journalistes. L’ambiance est joviale, faite de vuvuzelas et de coups de sifflets par moments.

Pour Lassané Sawadogo, coordonnateur du mouvement « La France doit partir »,   ce rassemblement se veut une forme de soutien aux militaires qui auraient réussi à mettre aux arrêts le président du Faso, Roch Kaboré, accusé d’incompétence dans la gestion de la crise sécuritaire. « Plus d’une fois nous avons interpellé le chef de l’Etat sur la situation du pays. Nous lui avons fait savoir qu’il doit démissionner s’il n’est pas en mesure de trouver la solution face au massacre des populations. Il ne l’a pas fait jusqu’à ce que  la situation que nous vivons arrive », a déclaré Lassané Sawadogo. Pour ce responsable d’organisation de la société civile, l’ère Kaboré se conjugue désormais au passé et ne devra lui succéder que celui qui, civil ou militaire, est prêt à associer d’autres partenaires que la France pour libérer le Burkina de la merde ».

En face de l’aire de ce rassemblement, il y a le Camp Guillaume Ouédraogo devant lequel un véhicule civil renversé se confond aux barrières de sécurité et attire tous les regards curieux. Le conducteur de ce véhicule endommagé aurait tenté de forcer le passage avant d’être interpellé, selon certains témoignages.

Les manifestants ne semblent pas inquiétés par les Forces de défense et de sécurité qui veillent pourtant au grain, d’autant plus que le camp abrite des pourparlers entre militaires et civils. Entre temps, un véhicule sort du camp avec à bord les représentants des manifestants, dont Abdoul Karim Baguian dit Lota. Une fois au milieu de ses camarades, ce dernier a annoncé que le chef de l’Etat, Roch kaboré et le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, ont signé leur démission.

Une déclaration officielle est toujours attendue tandis que les supputations vont bon train au sein de la population.

Bernard Kaboré