Justice

Dossier Thomas Sankara : un collectif demande la reprise du volet international de l’instruction

Des manifestants dans la rue en octobre 2017 pour réclamer justice pour la Père de la révolution burkinabè

Après plus d’un an d’interruption du fait de l’absence d’un juge, c’est toujours le statut quo sur l’instruction du volet international du dossier Thomas Sankara. Cela n’est pas du goût du Réseau international justice pour Sankara, justice pour l’Afrique  qui, dans la déclaration ci-après, demande la reprise de l’instruction.

C’est avec colère et la plus grande inquiétude que nous apprenons qu’il n’y a plus d’instruction au Burkina Faso concernant le volet international de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons.

On se rappelle que le juge François Yaméogo avait clôturé le dossier sur les éléments nationaux du dossier, en octobre 2020 afin de pouvoir organiser le procès. Il avait ordonné la disjonction de la procédure concernant les éléments internationaux du dossier et la poursuite de l’instruction sur cette partie du dossier. Puis il fut appelé à d’autres fonctions au début de l’année 2021.

Un nouveau juge d’instruction avait été nommé à l’époque à Ouagadougou. Mais lui aussi avait été appelé à d’autres fonctions.

Or, depuis, aucun autre juge n’a poursuivi l’instruction. Pourtant, un lot important de nouveaux documents avait été livré en avril 2021 par les autorités françaises.

Toutefois, après une courte interruption au lendemain du coup d’État du 24 janvier, les nouvelles autorités du pays, en autorisant la reprise du procès le mercredi 2 février 2022, semblaient avoir montré leur volonté de ne pas en entraver sa poursuite.

Malgré les dénigrements des défenseurs de M. Blaise Compaoré, le Burkina montrait aux yeux du monde sa capacité à organiser un procès d’une telle envergure.

Mais il est inadmissible que l’instruction sur le volet international ait été stoppée, sans qu’aucune mesure n’ait été prise, depuis presque un an, pour la relancer.

Nous exigeons donc des autorités judiciaires du Burkina, qu’elles s’acquittent de leur devoir, en prenant les mesures nécessaires afin qu’un juge reprenne cette instruction. Il en va de leur crédibilité.

Et nous appelons donc, toutes les femmes et hommes, les organisations de défense des droits humains, les partis politiques et la société civile épris de justice, à se mobiliser pour que l’instruction sur le volet international de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons reprenne sans tarder.

Fait à Ouagadougou, Niamey, Paris, Barcelone, Oxford, Sabadel, Turin, Ottawa, Las Palmas, Bobo Dioulasso, Banfora, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Nîmes, Ajaccio le 7 février 2022

Le réseau international justice pour Sankara justice pour l’Afrique

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