Avènement du MPSR au pouvoir: c’est acté, Paul-Henri Damiba nouveau président du Faso
C’est désormais légal, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo est le chef de l’Etat. Il a prêté serment ce matin 16 février 2022 au Conseil constitutionnel. C’était au cours d’une cérémonie solennelle présidée par le doyen de l’institution.
Après exactement 24 jours à exercer les fonctions de chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba peut maintenant se prévaloir légalement du titre de président du Faso. Pour ce faire, il a prêté serment ce 16 février au siège du Conseil constitutionnel(CC) et non à Ouaga 2000 comme ses prédécesseurs.
Il était un peu moins de 10 h lorsque le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration(MPSR) Paul-Henri Damiba fit son entrée au conseil constitutionnel devant ses frères d’armes venus très nombreux, les présidents des institutions telles que l’ASCE-LC, le CES, le HCRUN, HCDS, la CENI et le CSC mais aussi les secrétaires généraux des ministères.
Etaient également présents à la cérémonie, l’ancien président du Burkina Jean-Baptiste Ouédraogo, les directeurs généraux des corps paramilitaires et des invités spéciaux. En l’absence du président du CC, c’est le doyen des membres de cette structure, Boureima Cissé qui assure l’intérim, et a de ce fait présidé la cérémonie. Après les observations préliminaires d’usage, c’est le moment tant attendu où le lieutenant-colonel Paul Damiba « jure devant le peuple burkinabè et sur son honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois. De tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina ». Le conseil constitutionnel a pris acte de son serment et la renvoyer à l’exercice de ses fonctions. Dans son premier discours après l’investiture, le président Damiba a tout d’abord rendu hommage à ceux qui ont payé le prix du sang dans la guerre contre le terrorisme.
Les moments difficiles que vit le Burkina doivent constituer selon lui, un marchepied pour nous élever vers de meilleurs horizons. Et pour y arriver, il faut, d’après le nouveau président du Faso; prendre collectivement conscience des efforts et des sacrifices à consentir. Pour lui, le MPSR a répondu aux appels du peuple mais que les uns et les autres ne s’y trompent pas « car l’œuvre de refondation portée par le MPSR ne s’inscrit pas dans une logique révolutionnaire. Elle est plutôt un projet de transformation positive profonde qui consiste à revenir aux fondamentaux. En clair, il s’agit d’intégrer, dans nos comportements de tous les jours et cela quelle que soient nos responsabilités ou notre réalité sociale, la valeur d’intégrité dont notre pays porte le nom ».
Les priorités du MPSR
La restauration de l’intégrité de notre territoire est la priorité absolue du MPSR d’après son président. Et cela passera selon lui, par une réorganisation de l’ensemble des forces combattantes. Toute chose qui permettra « à ces milliers de déplacés internes de rêver. Nous avons le devoir de leur rendre le droit de retourner chez eux, de cultiver leur terre, de nourrir leurs familles et de créer un avenir pour leurs enfants. Et nous pouvons y arriver ».
Au-delà de la priorité sécuritaire, la transformation doit également s’opérer au sein de l’administration et dans la gestion de la chose publique, a confié le président du Faso. Pour ce faire, interviendra « une dépolitisation systématique, méthodique et progressive de l’administration publique. Et ainsi, seules devront prévaloir les compétences techniques et la probité ». Dans cet ordre d’idée, il annonce une nouvelle dynamique dans la lutte contre la corruption, avec un rôle crucial que vont jouer la justice et les structures de lutte contre la corruption.
Mise en garde du président du Faso
Tout comme à sa première adresse à la nation , le chef de l’Etat n’a pas manqué de faire des mises en gardes. Ainsi, dira-t-il : « Ceux qui par mauvaise volonté ou pour des raisons malsaines, tenteront de faire obstruction au processus, assumeront les conséquences de leurs actes ».
A l’intention des acteurs politiques, la période de transition qui s’annonce ne doit en aucun cas être considérée selon le président Damiba comme une pause ou une trêve à l’issue de laquelle reprendraient les calculs purement électoralistes et les guéguerres de chapelles aux fins d’intérêts égoïstes, mais plutôt une opportunité d’introspection, de remise en cause et de questionnement. Cependant, « les semaines et mois à venir seront décisifs pour l’avenir de notre Nation ». Mais il n’y a pas de fatalité, selon le président du Faso, dès lors que toutes les forces sont mises ensemble. En attendant, « je m’engage à gouverner par l’exemple et dans la sobriété, loin du faste des temps de paix », a conclu le président du Faso.
Roukiétou Soma