Transport ferroviaire: le Consortium Burkina 2050 demande l’annulation du contrat de Bolloré
Le groupe Bolloré a obtenu la signature d’une autre convention avec les autorités de l’ancien régime pour continuer à gérer le transport ferroviaire de notre pays bien qu’il doit déjà à l’Etat (5 milliards) et à ses anciens employés (2milliards). En contrepartie, il devra reconstruire le trafic à coup de milliards. Trois ans après cet accord rien n’est fait par la société mais au lieu de cela le groupe a mis tous ses services en Afrique sur le marché et y a même trouvé un acquéreur en la personne de la multinationale, MSC. Pour que ce scénario ne se concrétise pas, le consortium porté par Nestorine Sangaré a animé une conférence de presse ce mardi 22 février 20222 à Ouagadougou. A cette occasion, le régime actuel a été invité à prendre les devants en annulant ladite convention et à engager des poursuites judicaire contre Bolloré. Mais en attendant une marche est prévue pour le 4 mars prochain .
Depuis décembre 1994 dans le cadre du programme d’ajustement structurel (PAS), notre chemin de fer Ouaga-Abidjan a été privatisé (mais avant cette date, il était géré séparément par le Burkina et la Côte d’Ivoire). Sous la pression de la banque mondiale, dira Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la promotion de la Femme et du Genre, ce chemin de fer a été privatisé et sa gestion confiée à SITARAIL, une filiale du groupe Bolloré.
Après plus de 20 ans d’exploitation, Bolloré doit plus de 5 milliards de FCFA à l’Etat burkinabè selon la première responsable du Consortium 2050, structure à l’origine de cette conférence de presse.
En plus, il doit suite à une décision de justice, 2 milliards aux 800 travailleurs qu’il avait licenciés « abusivement ». Mais non content de ne pas éponger ses dettes, Nestorine Sangaré déplore que le groupe ait signé en 2016 une autre convention qui a été promulguée deux ans plus tard dans laquelle il s’est engagé à investir des milliards pour reconstruire le réseau ferroviaire de notre pays.
Mais trois ans après cet accord, le groupe Bolloré n’a tenu aucune de ses promesses et pire, il a selon la principale animatrice de ce face-à-face avec les journalistes, engagé des démarches pour vendre toutes ses activités de transport ferroviaire en Afrique, y compris SITARAIL, à une multinationale du nom de MSC. Et d’ajouter que jusqu’au 31 mars de l’année en cours, MSC a l’exclusivité de l’offre.
Ce choix de vouloir tout vendre s’explique selon elle par le fait qu’une nouvelle ère commence sur le continent. Cependant, face donc à ce « préjudice énorme », il est aux yeux de Dr Nestorine Sangaré, plus qu’indispensable que ce nouveau contrat accordé à Bolloré soit annulé (avant que ses services ne soient rachetés) et que des poursuites judiciaires soient également engagées à son encontre par les dirigeants actuels du Burkina. Car la situation actuelle du pays s’y prête.
Mais en attendant, les conférenciers annoncent une marche de protestation le 3 mars au cours de laquelle une lettre sera remise à la société Bolloré présente à Ouaga mais aussi un second courrier à la banque mondiale pour qu’elle vienne évaluer ce que la privatisation du transport ferroviaire dont elle est la conspiratrice a apporté au Burkina. Cette marche ne concernera pas que Ouagadougou a confié la coordonnatrice du Consortium Burkina 2050.
Roukiétou Soma